Des abonnés sont toujours interpellés, tandis que la vente des puces se poursuit dans les rues.
« Cher client, votre numéro n’est pas encore identifié et peut être suspendu. Rendez-vous au point d’identification MTN agréé le plus proche ». Ce message s’affiche systématiquement au terme de tous appels émis par certains abonnés de cet opérateur. Et lorsque vous vous rendez au lieu indiqué, après vérification, l’on vous assure que « c’était une erreur. On a lancé le message d’alerte pour les gens qui ne se sont toujours pas faits identifier et c’est parti chez pratiquement tout le monde. Mais ça va s’arranger». Sauf que ça s’éternise « et qu’il est toujours bon d’aller à une agence se rassurer que votre identification a bien été prise en compte », explique-t-on à MTN.
Alors que la campagne d’identification des abonnés de téléphone est achevée, la vente des puces continue à se faire dans les rues à Yaoundé. A l’Avenue Kennedy par exemple, tous les « call boxeurs » proposent des puces MTN et Orange. « 1.000 F la puce, avec du crédit de 1.000 F également », rapporte l’un des vendeurs. Le jeune homme affirme qu’il achète ces puces par centaines auprès des opérateurs. Et « pour les grossistes, c’est vendu à moitié prix. Donc, on fait un bénéfice de100% », se réjouit-il. Maintenant, pour ce qui est de l’identification, notre source explique que « chaque acheteur doit aller se faire identifier lui-même. C’est vrai qu’on fait des bénéfices mais, on aide aussi les opérateurs à se faire plus d’abonnés. C’est donc à eux de rappeler à leurs clients qu’ils doivent se faire identifier ». Mêmes explications du côté des agents commerciaux de certaines marques de téléphones, qui proposent leurs produits en vente avec des puces MTN ou Orange comme bonus.
Pourtant, auprès de ces deux opérateurs, l’on affirme que depuis la fin de l’opération d’identification, toutes les puces vendues sont préalablement identifiées. A la maison MTN, un responsable affirme que « les call boxeurs achètent plusieurs puces pour leurs besoins. S’ils amusent à les vendre, c’est à leurs risques parce que toutes ces puces sont identifiées à leur nom ». Chez Orange, on affirme également que les puces se vendent uniquement dans les agences. Pourtant, juste à l’entrée du bâtiment, les call boxeurs font de bonnes affaires.
Approchés sur ce double jeu des opérateurs de téléphonie mobile, les responsables de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) se contentent de dire que des consignes ont été données pour que les puces soient vendues au moment de l’achat. Pour le reste, aucun commentaire !
