Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Assainissement

La descente sur le terrain, dès la semaine prochaine, d’une commission ad hoc chargée de l’évaluation des facultés de médecine et des Institutions privées d’enseignement supérieur (IPES) de formation médicale apparaît comme le premier pas vers la réponse idoine à une préoccupation grave : le rapport entre la prolifération des écoles de médecine et la qualité de la formation. C’est une mission d’assainissement que doit accomplir la commission ad hoc placée sous la supervision du ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr. Jacques Fame Ndongo, et dont les membres représentent le département de l’Enseignement supérieur, celui de la Santé ainsi que les ordres professionnels. Le communiqué rendu public par le ministre de l’Enseignement supérieur est édifiant à cet égard. « La commission ad hoc a pour mandat de procéder , d’une part à l’évaluation des facultés de médecine et des Institutions privées d’Enseignement supérieur de formation des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens dentistes, et d’autre part, de proposer au ministre de l’Enseignement supérieur, les mesures appropriées pour améliorer la qualité de la formation médicale, l’homologation des filières sus-mentionnées dans les établissements concernés, ou le cas échéant, la suspension ou la fermeture des établissements défaillants aux plans académique, clinique ou managérial. »

Dans un entretien accordé à Cameroon Tribune en septembre 2010, le ministre de l’Enseignement supérieur relevait que « la maximisation des institutions privées d’enseignement supérieur en médecine, technologie bio-médicale et médico-sanitaire, pharmacie, odonto-stomatologie correspond à une demande réelle. » L’offre des institutions classiques est effectivement insuffisante. Six facultés de médecine sont officiellement créées dans six universités d’Etat .Une dizaine d’instituts de sciences médicales ou de techniques bio-médicales ont officiellement vu le jour depuis l’arrêté ministériel de décembre 2001 fixant les conditions de création et de fonctionnement des Institutions privées d’enseignement supérieur. Pourtant, les étudiants camerounais dans les filières évoquées sont légion dans les universités étrangères. Selon le MINESUP, ils sont même majoritaires dans les universités ouest-africaines. Il a aussi noté que 40% de médecins formés au CUSS puis à la faculté de médecine de l’université de Yaoundé I (FMSB) exercent à l’étranger. Cependant, le rapport 2011 de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) fait apparaître que le Cameroun compte un médecin pour 5000 habitants. Le ratio OMS est de un médecin pour 1722 personnes. Le gap est énorme, d’autant plus que la répartition est très déséquilibrée entre les villes et les campagnes. Les besoins en formation sont donc réels.

Là où le bât blesse, c’est le risque de formation au rabais. Le président de l’Ordre national des médecins en septembre 2010, le Dr Sandjon, résumait cette inquiétude par une série de questions : ces écoles ont-elles des enseignants qualifiés ? Les laboratoires sont-ils équipés pour un bon enseignement ? Les stages de ces étudiants sont-ils bien encadrés ? Existe-t-il des hôpitaux d’application ? Ne risque-t-on pas de sacrifier la qualité à la quantité ?...Ces questions expriment en résumé l’autre côté des préoccupations de l’opinion publique. Personne, en effet, sous quelque prétexte que ce soit, ne veut servir de cobaye à une horde d’individus dont la blouse ne représenterait que la seule forme de garantie d’une pseudo-compétence. De tels individus poseraient même un problème de santé publique. Il y a lieu de souhaiter et d’espérer que cette commission ad hoc puisse accomplir sa mission, toute sa mission et rien que sa mission.

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière