Suite à une rumeur sur l’agression et le décès d’une femme enceinte, ils voulaient en découdre avec les présumés auteurs de l’acte.

Après les tensions de la journée de samedi, le calme est revenu au quartier Tergal. En effet, suite à une rumeur sur l’agression d’une femme enceinte par des malfrats et son décès, les populations ont assiégé l’hôpital pour réclamer que lesdits malfrats, qui s’y trouvaient également pour des soins après avoir été une première fois sauvés de la vindicte populaire par la police, leur soient livrés. « C’est une rumeur qui a été à l’origine de ce mouvement d’humeur. En fait, il y a eu une tentative d’agression au quartier Ari, du côté de Yassa au petit matin de samedi. Deux malfrats ont tenté d’agresser une femme qui était à moto avec son mari. Des agents de sécurité ont pu intervenir et les populations ameutées ont commencé à lyncher les malfrats. Ces derniers ont été extirpés de là par une patrouille du commissariat du 14e arrondissement qui passait par là, puis conduits à l’hôpital de Nylon pour recevoir des soins puisqu’ils étaient amochés, avant qu’ils ne soient entendus par la police, comme le veulent les procédures respectueuses  desdroits de l’Homme », explique Njoya Zakariaou, sous-préfet de Douala 3e. D’après l’autorité administrative, la femme et son mari sont en bonne santé.

Mais la rumeur se répand dans le quartier, relayée par certains médias. Une femme enceinte aurait été agressée et poignardée par des malfrats, qui se trouvent à l’hôpital. Les populations investissent les lieux, tout comme les forces de l’ordre pour les disperser. Descendu sur le terrain, le sous-préfet de Douala 3e tente de parlementer avec les populations. En réalité, d’après nos recoupements, personne n’arrive vraiment à confirmer l’information, même si les manifestants l’affirment avec conviction. « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais il paraîtrait que cette femme enceinte se rendait à l’hôpital pour accoucher. Je ne sais pas si elle habite le quartier, ni où exactement elle aurait été agressée d’après ce qui se dit », confie M. Mvogo, chef du quartier Tergal. De même, pour les forces de l’ordre interrogées, le corps de la prétendue victime est introuvable. Finalement, les populations se sont dispersées dans la journée.