Un budget de 91 millions F alloué à la structure dans la région pour améliorer les rendements.
Éleveurs de porcs depuis quatre ans, Talla J. avoue que son affaire n’a pas encore vraiment décollé. La faute notamment à une production pas tout à fait maîtrisée. « La vérité c’est que je suis arrivé dans ce travail pour des besoins de subsistance. Je ne suis pas tout à fait expert et c’est de manière empirique que je conduis mon affaire. Il faut vraiment que ça s’améliore, sinon je vais devoir encore trouver autre chose à faire », concède l’intéressé. Née il y a à peine quatre mois, l’Interprofession porcine du Wouri (Interporcw) veut relever le défi d’organiser la filière, minée par des difficultés de divers ordres. Entre autres, l’amateurisme dans les métiers autour de la filière (bouchers, transformateurs, fournisseurs d’intrants, éleveurs, etc.), une piètre alimentation des porcs, le non-respect des normes, des espaces non appropriés pour les élevages, l’absence de laboratoire d’analyse…
« On ne peut pas dire que la filière porcine se porte bien dans le Littoral. C’est d’ailleurs ce qui justifie la structuration en interprofession, pour essayer d’organiser la filière et permettre que les différents métiers de la filière se modernisent. Tout cela passe par un changement radical des méthodes et une modernisation des moyens. Nous voulons arriver à des modalités de gestion modernes », déclare Claude Bella Ambatinda, président de l’Interprofession.
Pour traduire tout cela dans les faits et passer à l’action, l’Interprofession de la filière porcine du Wouri s’est dotée d’un budget de 91,4 millions F. Budget voté au cours de l’assemblée générale extraordinaire de vendredi dernier. Une enveloppe qui sera notamment consacrée aux formations diverses pour chaque corps de métiers, au soutien pour les producteurs d’intrants, aux campagnes de déparasitage avec le soutien du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), à la vulgarisation des plans types de porcherie ainsi qu’aux rations types adaptées pour les porcs, etc.
« Nous sommes convaincus que la filière porcine est une source potentielle de création de richesses et d’emplois. Mais il faut que les métiers que entourent l’activité se passent autrement », confie avec conviction Claude Bella Ambatinda. Dans les objectifs qu’elle s’est assignés, l’Interprofession porcine du Wouri a reçu un grand soutien de la part du Projet d’amélioration de la compétitivité agricole au Cameroun (Paca).
