La cargaison prise au marché Ekounou samedi le 7 avril dernier, proviendrait d’un pays voisin. Martin Abessolo Monefong, chef de la brigade de contrôle et de répression des fraudes parle des sanctions.

Décidément, rien n’arrête le ministère du Commerce dans son combat contre les produits de consommation de masse hors norme. Samedi dernier, c’est 1,5 tonne de cuisses de poulet congélées d’importation irrégulière que la brigade de contrôle et de répression des fraudes du Mincommerce a saisie. C’était dans une poissonnerie au marché Ekounou de Yaoundé. A la veille de la fête de la résurrection du Christ, ce commerçant se frottait déjà certainement les mains à l’idée des recettes à faire en cette période où chaque chrétien tient à avoir un menu spécial à sa table.

Selon Martin Charles Abessolo Monefong, chef de la brigade de contrôle et de répression des fraudes, cette saisie a eu lieu grâce à des dénonciations, et à une collaboration entre les ministères du Commerce et de l’Elevage. La cargaison, qui proviendrait d’un pays voisin où la consommation de ce produit est courante a été saisie alors que l’écoulement des cuisses de poulet auprès des revendeurs et des ménages était bien entamé. « C’est pourquoi nous ne pouvons dire avec exactitude la quantité que ce commerçant a importée. Nous nous attelons à exploiter l’assujetti pour savoir s’il n’y a pas d’autres produits en dessous de la saisie », déclare le chef de la brigade.

La marchandise ainsi saisie devrait être détruite à tout moment. « Il est difficile qu’on fasse autre chose que détruire tout ce poulet, parce qu’on ne peut pas facilement faire des tests pour s’assurer de la qualité de cet aliment délicat », affirme Martin Charles Abessolo Monefong. Pour rappel, l’importation du poulet congelé est interdite au Cameroun depuis 2008. Une mesure destinée à soutenir le développement des fermiers locaux.

« Il y a un éventail de sanctions »

Que deviennent les produits une fois saisis ?

Le sort réservé aux produits saisis est fonction de leur genre et de leur qualité. On ne va pas traiter le fer à béton saisi comme on traiterait de la viande saisie ou des produits dont la date de péremption est expirée. Les produits saisis peuvent être détruits s’ils sont réputés très dangereux soit recyclés conformément aux normes. C’est-à-dire si on saisit du fer à béton qui pèche par la longueur, on peut envisager de le réutiliser sans pour autant envisager de le détruire parce qu’il peut servir en le recyclant. D’autres produits peuvent être déclassés Concernant les cuisses de poulet, nous allons nous assurer de leur qualité en règle générale les produits dont l’origine n’est pas connue du fait de la dangerosité sont détruits.

Que faites-vous des commerçants indélicats?

Les commerçants véreux payent des amendes. On peut envisager le retrait de tout agrément permettant à l’assujetti de ne plus continuer à exercer dans le commerce. S’il s’avère qu’il est multi récidiviste, il y a un éventail de sanctions qui sont souvent laissées à la disposition du ministre. Les sanctions sont fonction des situations vécues sur le terrain et c’est à la hiérarchie de décider des sanctions à infliger.

N’y a-t-il pas un défaut de sensibilisation de votre part ?

Nous n’encourageons pas les opérateurs économiques à l’infraction. Je pense que la volonté de notre ministre est palpable et visible, dans l’assainissement de notre espace commercial. Tous les jours, nous travaillons dans ce sens. Je pense que nous sommes l’un des départements qui communique le plus sur ce qui est fait. De toutes les façons tant qu’ils se mettront hors la loi, le Mincommerce sera en face d’eux pour les traquer. Quand nous effectuons les saisies, on en parle mais une fois le secteur assaini, on en parle un peu moins. Nous avons des secteurs dans lesquels nous faisons des prouesses. Pendant les rentrées scolaires tout est calme à force de travailler dans ce sens. Le Mincommerce est décidé à traquer ceux des concitoyens qui s’éternisent dans ces mauvaises pratiques. Rien n’arrêtera la brigade des contrôles et de répression des fraudes.