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Dossier de la Rédaction

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Les aphrodisiaques se vendent bien

Hommes et femmes en usent et abusent, en automédication, faisant fi des dangers pour la santé.

Le manège est déjà bien connu et fait d’ailleurs sourire le caissier ainsi que les responsables des rayons, dans cette superette sise au quartier Etoa Meki à Yaoundé. Depuis une dizaine de minutes, une dame ne cesse de passer et repasser devant le « rayon tisanes », examinant des produits. « En fait, c’est le thé stimulant l’appétit sexuel qui l’intéresse. Et comme il y a beaucoup de monde, elle a honte de se servir », chuchote le caissier. Quelques instants après, la dame se présente effectivement avec cinq boîtes du fameux thé et des biscuits. « Ce thé a beaucoup de succès. C’est notre meilleure vente depuis trois mois que nous le recevons. Son stock est toujours le premier à être épuisé au rayon tisanes », confie encore le caissier.

Dans cette superette, les pharmacies ou même la rue, les produits aphrodisiaques ne semblent laisser grand monde indifférent. Au point où les petites vendeuses mbororos, jusque là célèbres pour leurs tresses et produits laitiers, ont dû changer de couloir. A 5.000 Frs quelques cuillerées d’une poudre supposée miraculeuse, ces vendeuses à la sauvette se sont constitué une clientèle fidèle. « Nos clients sont des hommes et des femmes. Beaucoup de femmes achètent pour leurs maris », assure une des commerçantes rencontrée aux alentours de la poste centrale.

Le vieux Victor M., lui, n’a jamais eu besoin d’arpenter les rues de Yaoundé pour convaincre qui que ce soit. Sa réputation est établie et a d’ailleurs dépassé les frontières de son Mvagane natal, dans la région du Sud. « Des gens à qui il a rendu service ont fait sa publicité. Donc, il est régulièrement invité ici pour venir livrer ses écorces et potions. A chacune de ses visites, des jeunes et des vieux viennent le consulter. Certains vont même jusqu’à taquiner les filles de la maison insolemment, sûrs de leurs attributs », déclare la belle-fille de Victor M., excédée par le ballet incessant dans sa demeure. Tout aussi exaspérée par ce qu’elle qualifie d’obsession masculine, une de ses amies se plaint d’en avoir fait les frais. « Je voyais seulement Monsieur s’administrer des poires d’un liquide blanchâtre tous les jours. Puis, j’ai constaté que le rythme était devenu insoutenable à la maison. Il quittait régulièrement son poste de travail pour venir assouvir un besoin pressant. J’ai même dû le menacer d’un procès pour qu’il arrête avec cette potion », avoue la dame.

Kola du lion, citron, gingembre, ginseng, whisky miné, démarreur artisanal, tisanes chinoises ou thaïlandaises, longtemps vantées pour leurs vertus aphrodisiaques passent désormais pour des friandises. A la recherche de sensations fortes, bien d’amateurs sont allègrement passés à des produits plus durs. Pour donner un sérieux coup de fouet à leur libido, beaucoup ont largement dépassé le petit losange bleu. « La consommation excessive de médicaments, sans l’avis d’un médecin, est très dangereuse. Les populations doivent comprendre que la stimulation sexuelle est d’abord psychologique. Vous pouvez boire tous les philtres d’amour et manger toutes les cornes de rhinocéros que vous voulez, si la tête n’y est pas, le reste ne suivra pas », affirme Dr N. Akono. Donc, à bon entendeur…


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