Armstrong Voh Buikame, sous-préfet de Douala 6e.

Quelles mesures avez-vous prises afin de renforcer la sécurité sur le plan d’eau ?

En fait, ce ne sont pas de nouvelles mesures. Elles existent depuis des années. Malheureusement, elles ne sont pas appliquées. Les premières concernent l’interdiction des voyages nocturnes, le port du gilet de survie, la déclaration sur manifeste des passagers à bord. On voudrait déjà renforcer ces mesures. Le transporteur doit s’assurer qu’il y a un gilet pour chaque passager. On doit éviter la surcharge des marchandises, ce type de pirogue ne doit pas transporter plus de 10 passagers. Pour ce qui est du port du gilet, au cas où le client ne le porte pas, le transporteur ne doit pas le prendre à bord.

Pensez-vous réellement que ces précautions seront respectées ?

Au niveau de l’administration, c’est un challenge et j’en ai parlé à la hiérarchie. Le véritable problème c’est ici à Youpwè. Les gens se disent que Youpwè fait partie de la circonscription de Douala II et non de Manoka. Il faut qu’il y ait synergie entre les deux administrations pour que ça marche. En revanche, au niveau des campements, nous sommes en train de veiller depuis longtemps à ce que les mesures soient appliquées. Nous avons un nouveau personnel de la marine marchande. Ce combat a été mon cheval de bataille depuis que je suis ici. Au-delà de tout ceci, les moyens de travail, tant pour les autorités, les forces de l’ordre, appelés à travailler sur le plan d’eau, font cruellement défaut. Chaque corps a besoin de matériel pour mieux veiller à l’application des mesures.

Est-ce qu’une campagne de sensibilisation de transporteurs et de passagers a été menée?

Nous avons toujours fait ce travail, nous avions insisté surtout ici à Youpwè. Nous avons parlé aux populations de la nécessité du gilet de survie. Et fait comprendre aux transporteurs que les mesures que nous avons prises seront suivies de répression. Ce désordre ne peut plus durer, on ne joue pas avec la sécurité et la vie des autres. Dans tous les cas, du côté de Manoka, le Bir veille au grain, il est en stand by. Les gens n’ont pas l’air de bien comprendre ce qui se passe. S’ils trouvent cela amusant, ils peuvent continuer leur jeu à Youpwè où dans les autres campements. Mais dès lors qu’on se retrouve dans le territoire de Manoka, en d’autres termes dans l’eau, il faut faire gaffe. Respecter les mesures prises par Douala 6, sinon c’est la répression.