Elle a organisé fin mars une foire internationale à laquelle ont pris part des entreprises camerounaises, sous la houlette d’ICC-Cameroon.Joseph Antoine Onambele, président d’ICC-Cameroon, fait le bilan.

La Chine a désormais l’habitude des expositions. De Shanghai à Pékin, en passant par Guangzhou, elle a l’expérience de ces rassemblements qui drainent des foules d’exposants, d’investisseurs, de partenaires d’affaires et de visiteurs. Lieu d’échanges et de rencontres, les foires font florès dans le pays. Et c’est quasiment chaque ville qui veut organiser la sienne. Comme pour se donner une passerelle sur le monde, sur cet ailleurs que le pays tout entier veut embrasser en étalant la toute puissance de son économie.

Tout naturellement, Kunshan ne tient pas à rester à la traine. Ville d'affaires en plein développement située à quelques encablures de Shanghai, Kunshan est le reflet des mutations que connaît la Chine. Il y a 25 ans, on y dénombrait à peine 125 000 habitants. Aujourd’hui, l’on en compte plus de deux millions, dont une forte communauté taïwanaise qui a beaucoup contribué à l’essor de la ville. Une cité riche de la diversité de sa population, mais aussi de ses entreprises, dont les patrons se disent fiers. Leur terre d’accueil étant qualifiée de « Shanghai sans les coûts ».

C’est donc cette ville qui a accueilli la Foire internationale import-export de Chine, baptisée CIE 2012. Un évènement unique à Kunshan qui n’a lésiné sur aucun moyen pour faire de ce rendez-vous une réussite. Le premier à s’en satisfaire déjà est l’organisateur : la CCIC (China Chamber of International Commerce). La CCIC n’est autre que le pendant d’ICC-Cameroon, présente à Kunshan à travers une délégation d’exposants conduite par Joseph Antoine Onambele. Pour le président d’ICC-Cameroon, « la Chine est un carrefour plus que jamais incontournable par lequel doivent impérativement passer toutes les entreprises qui tiennent à profiter des vastes opportunités qu’offrent ce pays ». Et de poursuivre : « La Chine est une destination d’autant plus importante qu’elle est le premier exportateur au monde qui occupe par ailleurs la seconde place en matière d’importation. Il faut donc trouver le moyen d’en profiter en saisissant au mieux et très rapidement les opportunités qui s’offrent aux opérateurs économiques, toutes branches confondues », conclut-il.

Parmi ces entreprises, la SOPECAM (Société de presse et d’éditions du Cameroun), bien présente à Kunshan pour, non seulement valoriser son potentiel technique et ses nombreux atouts dans le domaine de la presse et des arts graphiques, mais aussi présenter les mutations opérées dans le souci de mieux accompagner les entreprises qui s’implantent au Cameroun et dans la sous-région d’Afrique centrale.

La foire organisée au Centre de conférence et d’exposition de Kunshan a regroupé près de 700 entreprises venues de 46 pays dans le monde. Elles sont spécialisées dans la fourniture des machines et équipements divers, les technologies de l’information, les énergies nouvelles et la protection de l’environnement, les produits de consommation.

« Beaucoup à faire dans le commerce avec la Chine »

Joseph Antoine Onambele, président d’ICC-Cameroon.

Quelles images gardez-vous de cette première foire internationale import-export de Kunshan ?

Avant tout, l’image d’un évènement grandiose qui a connu une forte mobilisation des entreprises venues des quatre coins du monde. Image aussi d’une organisation impeccable, avec une rigueur, une minutie et une délicatesse propre au peuple chinois et à la culture orientale. C’était tout simplement impressionnant.

Quel bilan faites-vous de la participation du Cameroun ?

Le bilan est plus que positif. Car la plupart des objectifs que nous nous sommes fixés en partant du Cameroun ont été atteints. Les rencontres avec les commerçants, les hommes d’affaires et certaines autorités chinoises ont été pour l’essentiel concluantes et surtout prometteuses. Des contrats sont en vue pour certains exposants camerounais. En somme, ceux qui sont venus pour entrer en contact avec des hommes d’affaires chinois, japonais, coréens, etc., ont fait de bonnes rencontres il me semble. Je crois in fine que c’est une activité qu’il faudra encourager dans l’avenir.

Par rapport à l’implication d’ICC-Cameroon, quels en étaient les enjeux ?

Nous pensons que nous jouons notre rôle qui est de mettre la communauté économique camerounaise en contact avec le monde. Ce rôle, nous l’avons joué pleinement et nous continuerons plus et mieux que par le passé à le jouer avec l’expérience acquise ici. Déjà, je pense que nous serons présents au rendez-vous de 2013.

Au vu des capacités de la Chine en matière d’importations, pensez-vous que nos entreprises aient les moyens de tenir le pari ?

C’est là le nœud du problème. La Chine est très demanderesse. Elle est demanderesse de ressources naturelles, de produits agricoles, de partenariats locaux, de beaucoup d’autres choses. Et je dois dire que notre balance en termes de demande commerciale, de demande d’affaires par rapport à la Chine est largement à l’avantage de cette dernière. Car nous n’avons pas en ce moment la capacité de répondre favorablement et efficacement à la demande que fait ce pays. C’est une invitation à la production que je lance. Une invitation à l’innovation et surtout au travail. Plus on travaillera, mieux ça vaudra. Car il y a beaucoup de choses à faire dans le commerce international et plus encore entre l’Afrique et la Chine.

Pensez-vous qu’il y a une ferme volonté de la Chine d’investir au Cameroun en particulier et en Afrique en général ?

La volonté est réelle. Moi, j’ai découvert un peuple chinois, n’eût été la barrière de la langue, connaisseur de l’Afrique. Je ne savais pas que beaucoup pouvaient situer le Cameroun sur une carte. C’est un peuple qui connaît l’Afrique, qui s’intéresse à l’Afrique et qui a la volonté ferme d’investir dans cette partie du monde. Parce que, comme je l’ai dit, l’Afrique c’est la dernière frontière du marché.