Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Quand un ministre pense transports

Un ouvrage de Oumarou Mefiro dédicacé mercredi 11 avril 2012 à Yaoundé a été salué par la critique. L’essai a intéressé les spécialistes des transports, l'auteur s'est confié à Cameroon Tribune.

Deux centaines de personnes ont assisté mercredi dernier à Yaoundé à la dédicace de l’essai intitulé « Transports, espace et logistique » publié chez L’Harmattan en février 2012 par Oumarou Mefiro. L’auteur, qui se trouve être actuellement ministre délégué auprès du ministre des Transports, a partagé son expérience accumulée en diverses positions dans l’univers où l’on fait voyager les hommes et les biens. En un mot, il a résumé l’intérêt de la recherche contenue dans son essai : il est nécessaire aujourd’hui de déployer les transports camerounais de sorte qu’ils soient plus performants.

Une position que les différents comptes rendus de lecture qui suivront apprécieront à « sa juste valeur ». C’est dans l’éventail de ces analyses que l’un des collègues (comme membre du gouvernement et enseignant) de l’essayiste, Robert Nkili, a tracé le quadrilatère : intelligence, courage, engagement, humilité dans lequel les hommages et les remerciements antérieurs et postérieurs se sont inscrits.

Touna Mama, préfacier du livre du jour, a félicité l’auteur d’avoir « humblement » pris en compte toutes les remarques qui ont pu être portées à sa connaissance. Valérie Ongolo Zogo, professeur d’économie à l’université de Yaoundé II, a remarqué un mérite de l’essai : la nécessaire complémentarité, dans l’économie des transports, entre le public et les opérateurs privés. Expert en transport et logistique, Charles Moudouthe a, quant à lui, salué la mise à disposition des acteurs du secteur de la réflexion de M. Mefiro.

M. Nkili, intervenant comme ministre des Transports, a rappelé qu’il y a un quart de siècle, alors que Oumarou Mefiro étudiait en France, il avait déjà eu connaissance par les témoignages d’étudiants camerounais et de leurs enseignants, de l’intelligence de l’auteur. « Je le remercie d’avoir mis cette qualité au service du Cameroun », a dit Robert Nkili tout en soulignant l’audace de l’intellectuel. Car, rappellera-t-il, il lui a fallu oser cette critique de l’action du gouvernement dont il est membre. Toutefois, a conclu le ministre des Transports, c’est une attitude utile car elle aide à améliorer le grand ensemble qu’est l’économie camerounaise.


« Ne gérer que les opportunités »

Oumarou Mefiro, auteur de « « Transports, espace et logistique ».


Pour beaucoup, les transports au Cameroun méritent d’être augmentés et modernisés. Vous semblez dire qu’il est préférable d’améliorer le déploiement de l’existant…

Resituons le problème. Au lendemain des indépendances, le Cameroun s’est doté de tous les modes de transport. Avec ces infrastructures et superstructures, on devrait s’attendre à une croissance. Mais, on a plus développé notre capacité de transport que la productivité de ces équipements. Je prends le cas de la Sotuc (la défunte Société de transports urbains du Cameroun). L’Etat renouvelait régulièrement ses bus. Seulement, l’organisation n’arrivait pas à atteindre l’objectif de service public. Avec la pression des bailleurs de fonds, l’Etat a dû la privatiser.

Dans la configuration actuelle des transports, par où commenceriez-vous pour tirer un meilleur parti des infrastructures ?

Il faut d’abord que les opérateurs du secteur le sachent : on ne pose pas un acte avec des contraintes dans le secteur des transports. On ne doit y gérer que des opportunités. Si vous transportez un container de marchandises, il faut vous assurer que le bénéfice prévisible est celui que l’on va encaisser effectivement dès la fin de l’opération. Prenons deux conteneurs qu’on enverrait de Yaoundé à Bangui par un chauffeur et un camion aux pneus usés. A 600 km, il y a une double crevaison. Les délais qui ne sont pas respectés vont engendrer de faux frais et obérer l’opération. Si on n’est donc pas méticuleux dans l’organisation, on perd de l’argent.

Vous êtes au gouvernement et l’on se demande ce que vous lui demanderiez de faire à cet égard ?

Le piège est là : ne pas chercher à développer la responsabilité des privés qui ont certes besoin de l’Etat. Ce dernier doit davantage réguler, demander aux opérateurs de mener des études de marché avant de se lancer... Il y a d’autres secteurs où l’on peut s’en sortir mais, dans les transports, dès lors que vous avez raté cette étape, vous aurez du mal à réussir.


Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière