Elle n’avait rien des descentes souvent dites « inopinées» effectuées par certains chefs de départements ministériels. Jeudi dernier, en empruntant les routes sinueuses et accidentées menant à certains établissements de la périphérie de Yaoundé et de deux autres départements de la région du Centre, Louis Bapès Bapès a pris soin de ne pas se faire annoncer par des motards et sirènes. En véritable inspecteur, le ministre des Enseignements secondaires a fait irruption aux points où personne ne pouvait l’attendre, en ce quatrième jour du troisième trimestre. La finalité, a-t-il dit, au-delà de s’assurer de l’effectivité de la reprise des cours et de la couverture des programmes, « est de trouver l’établissement tel qu’il est tous les jours.» Et tout au long de son parcours, il a effectivement fait des découvertes.
Seulement, si au collège de Mimetala, à quelques encablures de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, au lycée technique industriel et commercial de Ngoumou ou au lycée d’Oveng sur le même axe, Louis Bapès Bapès a eu plusieurs motifs de satisfaction ; ailleurs, il a été désagréablement surpris. Et l’établissement qui a réussi à faire élever le ton au ministre sur les huit visités, est assurément le lycée de Ngoumou, dans le département de la Mefou-et-Akono. A l’arrivée de la délégation ministérielle, non seulement le proviseur n’est pas en place, en plus, huit professeurs sont absents. Les élèves abandonnés à eux-mêmes, errent dans une cours où l’insalubrité a fait son nid. Prenant la parole lors de la séance de travail qui a suivie, le chef d’établissement débarqué en cascade sale l’addition. Il révèle que c’est en fin de journée que les contrôles se font. « Ce qui n’est pas normal », a indiqué Ondoa Messi, directeur de l’enseignement secondaire général du Minesec, membre de la délégation. D’après lui, pour la bonne marche du lycée, si un enseignant est absent, le responsable du lycée doit être informé à l’instant afin qu’il trouve des stratégies palliatives.
Non sans demander la liste de tous les absents, le Minesec a invité les responsables de ce lycée à siffler la fin de la récréation. « Le train du troisième trimestre ayant déjà quitté la gare, l’heure devrait être à la concentration. Pas seulement du côté des élèves, mais surtout des enseignants. » D’ailleurs, question de remobiliser les troupes avant le début des examens, les descentes inopinées sont annoncées dans les prochains jours, dans certains établissements.
