La Commission des Lois constitutionnelles a une autre approche de la question. « La commission a normalement travaillé et les amendements ont été pris en compte. Les députés du SDF ont bien pris part au débat en commission », rappelle Zondol Herssesse, son président. La tension monte quand un protagoniste inattendu balance le projet de code dans l’hémicycle. Le geste de Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya ne tarde pas à provoquer de vives réactions. Cavaye Yeguié Djibril fulmine, les députés de la majorité crient : « Qu’on la sanctionne ». On passe cependant au vote. La question préalable est rejetée par 120 voix contre 21. Au banc du SDF, on s’énerve. Le groupe parlementaire, debout, chante l’hymne national. En face, les députés de la majorité chahutent leurs collègues. En file indienne, les députés du SDF quittent l’hémicycle, Jean Michel Nintcheu balance à son tour, le projet de code. Les travaux se poursuivent. Le banc du SDF et celui de l’UDC restent vides. Le Mouvement progressiste et l’UNDP restent dans l’hémicycle. Ils ne soutiennent pas le projet mais ils prendront une part active aux travaux qui verront bientôt René Sadi en train d’apporter des réponses aux questions des députés.
La langue de bois n’est pas la bienvenue. Jean Jacques Ekindi accule presque le Minatd. « Ce n’est pas un débat entre le ministre et toi », précise le PAN. Au terme d’un échange riche, on finit par l’adoption du projet de loi article par article. Le texte, avec ses 299 articles, est adopté. L’alinéa 4 de l’article 161 est supprimé, la caution pour l’élection des députés retombe à trois millions et celle pour l’élection des conseillers municipaux est bloquée à 50 000 FCFA. Le président de l’Assemblée nationale salue l’avancée de la démocratie, le gouvernement aussi et la session extraordinaire s’achève.