Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Insécurité routière : les villes aussi

Le drame provoqué vendredi dernier à Yaoundé au lieu dit « montée Ekounou » par un camion fou qui a semé la mort et la désolation, suite à une panne mécanique, est un accident de plus, un accident de trop qui interpelle notre conscience en tant qu’usager de la route et comme citoyen tout court.

A force de parler de l’insécurité routière, on a fini par croire que le phénomène ne concernait que les grands axes routiers du transport inter urbain, même s’il reste vrai que nos « axes lourds » constituent de véritables mouroirs. Selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la route représente désormais la deuxième cause de mortalité nationale après le paludisme. Le mal tant décrié s’est pourtant transporté depuis longtemps dans nos villes où règne une forme d’insécurité routière plus sournoise et insidieuse qui se manifeste notamment sur les artères les plus fréquentées, principalement à Douala et à Yaoundé. Certes on nous dira que ce n’est pas la première fois que ce genre de situation se produit. Dans nos métropoles, on ne compte plus le nombre de victimes passées de vie à trépas ou traumatisées à vie des suites d’une défaillance mécanique ou de l’imprudence d’un conducteur de grumier, de camion de sable, de porte-container, de bulldozer ou tout autre engin de gros calibre. Un conducteur de moto accroché en pleine rue, les occupants d’un taxi écrasés par la chute d’une bille de bois, une maison réduite en tas de gravats par un camion « lâché », des voitures particulières transformées en amas de ferraille par un gros porteur incontrôlable comme l’autre jour à Ekounou sont autant de manifestations quotidiennes d’une dérive condamnable.

Même si l’accident est imprévisible par principe, il n’en demeure pas moins que sa récurrence, surtout en milieu urbain, n’est le plus souvent que la résultante d’une conjonction de facteurs dont la reproduction n’est pas totalement inévitable. L’état technique du véhicule, la dégradation de la chaussée ou le non respect de la réglementation en matière de circulation routière sont quelques ingrédients d’un cocktail explosif à manipuler avec la plus grande prudence. On aura beau retourner la question dans tous les sens, le conducteur de véhicule a une grande part de responsabilité lors des chocs à répétition qui sèment le désarroi dans les familles. Rouler avec un dispositif de freinage défectueux, débouler à toute vitesse sur des ronds-points, franchir le terre plein central pour prendre une voie en sens inverse, tenter un dépassement en côte ou donner le feu vert aux véhicules interdits de circulation, sont autant de comportements suicidaires que certains sociologues mettent sur le compte d’un laxisme à grande échelle qui affecte également les dispositifs d’urgence et de secours.

Autrefois moins exposés, les centres urbains sont ainsi gagnés progressivement par le cancer de l’insécurité routière dont les conséquences sont amplifiées par la promiscuité engendrée elle-même par l’exode rural et l’enracinement de l’anarchie urbaine. Un phénomène d’une telle ampleur exige au plus vite des solutions appropriées. Dans une ville au relief accidenté comme Yaoundé, il est possible d’envisager une nouvelle approche dans la construction et la réfection des routes avec des côtes moins abruptes et la généralisation des trottoirs aménagés. Devenus un véritable serpent de mer, les voies de contournement pour éviter les embouteillages du centre ville sont incontournables, tout comme l’application stricte de la réglementation en matière de circulation des gros porteurs en zone urbaine. La lutte contre l’insécurité routière dans nos villes est à ce prix.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière