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Dossier de la Rédaction

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Non aux villes cruelles

Un atelier sur la prévention de la délinquance et des désordres urbains en Afrique ouvert mardi à Douala.

Sortant d’une célèbre boulangerie de Douala, le client est abordé par un jeune homme proposant son « aide » pour ses courses. Le client refuse et devant l’insistance du jeune homme, exprime son exaspération. Il n’en faut pas plus à l’autre pour l’agresser verbalement, lançant des mots qui ne peuvent être repris ici. Dans certaines villes, l’accès aux lieux publics est devenu risqué pour le commun des habitants. D’autres lieux leur sont inaccessibles, parce qu’occupés anarchiquement, comme l’a relevé le délégué du gouvernement auprès de la Cud en s’adressant à la presse. De tels problèmes ne manquent pas dans les cités camerounaises et ailleurs sur le continent. Ces préoccupations sont au cœur de l’atelier régional de deux jours ouvert hier à Douala, sur la prévention de la délinquance et des désordres urbains en Afrique, à l’initiative d’Onu Habitat.

Quelques données ont été fournies par l’ambassadeur de France Bruno Gain – dont le pays appuie l’initiative. « L’Afrique présente les plus forts taux de croissance urbaine jamais enregistrés à l’échelle d’un continent. Sa population urbaine a été multipliée par 10 depuis 1950, passant de 30 à 300 millions de personnes. D’ici 2030, elle devrait encore doubler pour atteindre 1,2 milliard de personnes en 2050. » Pour le diplomate français, si elle n’est pas planifiée et accompagnée par des « politiques inclusives », cette croissance rapide engendre une fracture spatiale et sociale entre ville formelle et quartiers d’habitation précaire. « 200 millions de personnes [vivent] aujourd’hui dans un quartier précaire ou un bidonville dépourvu des services urbains les plus essentiels », ajoutera Bruno Gain. Autre chiffre : selon Onu Habitat, 70% des habitants des quartiers précaires en Afrique ont été victimes d’un délit ou d’un crime lors des cinq dernières années.

Jean-Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain, relèvera donc l’importance des assises qu’il ouvrait hier. Et demandera aux experts réunis de réfléchir aux voies et moyens d’un développement urbain « plus harmonieux, plus équitable (…) et donc plus durable. » Le Cameroun tirerait profit de solutions efficaces : en 2011, relève le Minhdu, le ratio population urbaine/population totale était supérieur à 52%. Et selon les projections, en 2020, plus de 12 millions de Camerounais vivront en ville. « Préoccupant », d’après Jean-Claude Mbwentchou. Surtout si cela doit continuer à entraîner des zones d’habitat spontané générant promiscuité, insalubrité et insécurité. Et surtout, obérant la fonction économique, culturelle et résidentielle de nos cités. « Il nous faut absolument planifier nos villes, assurer une gestion optimale des espaces urbains (…) rétablir la ville dans la règle et la régularité », dira le Minhdu.



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