C’est l'astrophysicien malien Cheick Modibo Diarra qui devra conduire le gouvernement malien vers l’issue de la crise complexe qui secoue le pays depuis la mi-janvier. Le sexagénaire a été nommé Premier ministre de transition du Mali hier, selon un décret du président par intérim Dioncounda Traoré lu sur les médias publics. Un autre décret annulant la nomination de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, chef du gouvernement d'avril 2011 jusqu'au coup d'Etat militaire du 22 mars, a aussi été signé.
Depuis quelques jours, des rumeurs faisant état de la nomination du président Microsoft Afrique et ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco circulaient dans la presse locale. Les noms d’autres personnalités étaient aussi cités pour le poste, notamment Michel Sidibé, le Secrétaire exécutif de l’Onusida, ou l’ancien Premier ministre, Soumana Sako.
Cette nomination est intervenue après l'arrestation avant-hier et hier à Bamako de plusieurs dirigeants politiques et chefs militaires proches de l'ancien président malien Amadou Toumani Touré par des hommes armés. Une dizaine de personnalités au total, dont Modibo Sidibé, ex-Premier ministre; Soumaïla Cissé, ancien ministre; le général Mahamadou Diagouraga, directeur général de la police ainsi que le général Sadio Gassama, ancien ministre de la Défense; entre autres. Pour l’heure, rien n’a filtré sur les raisons de ces arrestations. Certains journaux y voient une reprise en main de l'ex-junte militaire au pouvoir.
Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre malien de transition.
Par ailleurs, de premiers contacts positifs ont été établis en week-end avec les rebelles et les islamistes au Nord du pays en vue d’une sortie de crise pacifique. Une lancée dans laquelle doit prioritairement s’inscrire la tâche de Cheick Modibo Diarra. Le navigateur en chef de la sonde « Mars Pathfinder » de la NASA en 1997 était depuis l’an dernier entré en politique. Il avait alors créé son parti, le Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM), dans la perspective de la présidentielle prévue ce mois, mais annulée à cause du putsch et de la crise au nord du pays. Il fut également le premier président de l'Université virtuelle africaine, basée au Kenya, qu'il a quittée en 2005 pour co-fonder l'université numérique francophone mondiale. Il est en outre le gendre du deuxième président malien, Moussa Traoré, un militaire renversé par un coup d'Etat en mars 1991 après plus de 23 ans au pouvoir.
