Dans quarante-huit heures aura lieu le premier tour de la présidentielle française. Un moment très attendu non seulement par les Français, mais également par le monde francophone. Chacun ayant des sympathies plus ou moins justifiées pour tel ou tel candidat, voire pour telle ou telle famille politique. Le conseil constitutionnel français a retenu dix candidatures. L’ordre des candidats retenu ici est celui déterminé par cette instance : Eva Joly, EELV (Europe Ecologie-Les Verts) ; Marine Le Pen, FN (Front national), Nicolas Sarkozy, UMP (Union pour un mouvement populaire) ; Jean-Luc Melenchon, Front de gauche ; Philippe Poutou, NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) ; Nathalie Arthaud, LO (Lutte ouvrière) ; François Bayrou ; MoDem (Mouvement démocrate) ; Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) ; François Hollande, PS (Parti socialiste). A y regarder de près, on constate que toutes les sensibilités de la société française sont représentées.
Dimanche prochain, avec dix candidats, la présidentielle de 2012 n'est pas aussi courue que celle de 2007 qui a vu la participation de douze postulants. Elle se situe d’ailleurs bien loin record de 2002, élection qui avait été marquée par un éparpillement des votes au premier tour dû à la présence de 16 candidats. Engagée, il y a deux semaines, la campagne électorale s’achève aujourd’hui 20 avril à minuit.
Pour être élu au premier tour, le candidat doit avoir obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, il y a ballottage et un second tour est organisé. Le second tour intervient deux semaines après le premier. Seuls, les deux candidats arrivés en tête au premier tour peuvent se présenter. Depuis 1965, date de la première présidentielle au suffrage universel, la multiplication des sondages, la montée progressive du rôle de la communication et les mutations institutionnelles ont tout bouleversé. Cependant, certaines constantes demeurent. Il y a toujours eu un second tour. En outre, les nouveaux candidats ont toujours conspué la gestion du président sortant, en mettant en avant le désir de changement, en évoquant l’avènement d’un monde meilleur pour les Français.
C’est en tout cas ce que le principal adversaire du président Sarkozy, François Hollande a su faire. Stratégie payante : à deux jours du premier tour du scrutin, le candidat socialiste est obstinément en tête des sondages. Il a même vu nombre de personnalités qui ont participé à des gouvernements de droite annoncer qu'elles voteraient pour lui. Pourtant, rien n’est encore joué, le président sortant semble avoir beaucoup de ressources et d’aplomb. Sa détermination à rempiler est manifeste. D’où ce suspense digne des films de Hitchcock.
L’Elysée : objet de toutes les convoitises.
