Gérée en interne jusqu’ici, l’affaire a pris une autre tournure avec l’interruption dimanche du culte de la faction Sudcam, à la paroisse d’Ekounou par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé IV.

Le torchon brûle depuis trois ans entre le synode Sudcam, presbytère Yaoundé Béthanie et le synode Centre-Est, tous deux de l’église presbytérienne camerounaise orthodoxe (EPCO). Gérée en interne jusqu’ici, l’affaire a pris une autre tournure avec l’interruption dimanche du culte de la faction Sudcam, à la paroisse d’Ekounou par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé IV. Rencontréslundi au siège de cette église au quartier Ekounou, les deux protagonistes, séparés l’un de l’autre par une petite cour, tirent chacun la couverture de son côté.

Selon le Rev. Nga Dominique, actuel modérateur de la paroisse EPCO Yaoundé Philadelphie Ekounou, du synode Sudcam, l’affaire remonte effectivement à 2009. A cette date, explique-t-il, seul le synode Centre-Est existait sur le site. A la suite de nombreux malentendus, il décide de le quitter pour rentrer dans le synode de Sudcam basé dans la région du Sud. Les textes permettant, d’après lui, « à une paroisse ou un pasteur qui ne s’entend plus avec certains membres de son consistoire à le quitter quand il le désire. » C’est ainsi que quatre paroisses et deux pasteurs partent également pour le Sud. En 2011, l’Eglise demande à ce que cette équipe forme son propre consistoire. Celui de Yaoundé Béthanie du synode Sudcam voit ainsi le jour. Mécontent de cette situation, raconte le rev. Dominique Nga, le Sg de l’EPCO aurait invité les autres presbytères à venir à Yaoundé défendre l’intégrité territoriale du presbytère de Yaoundé Sardès, du synode Centre-Est. Empêchant que ce jeune consistoire n’appartenant pas à leur synode s’installe à Yaoundé. D’où l’interruption du culte de dimanche.

Pour sa part, le secrétaire général de l’EPCO, le pasteur Dominique Andjongo, dit qu’il mène ces actions tout simplement parce qu’il y a « intrusion du synode Sudcam, dans celui du Centre-Est. » Et « c’est compte tenu des risques de désordre, de tension et de confrontation que cette situation pourrait engendrer que le synode a pris des dispositions empêchant à Sudcam de rentrer dans son territoire. Mais celles-ci, sont foulées au pied par les principaux responsables. Et c’est dans cette optique, que nous avons fait appel aux autorités administratives. L’Eglise n’accepte pas de rébellion en son sein. Et un consistoire ne peut pas être implanté dans le siège de l’autre », explique le pasteur Dominique Andjongo. D’où la descente du sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé IV dans cette paroisse dimanche dernier.

Joint au téléphone, Yampen Oussmanou indique qu’en principe, l’administration ne s’immisce pas dans la gestion des affaires internes des associations, ni même dans celles des églises. Il y est allé dimanche parce que l’ordre public était en péril.