La cour d’appel de Bertoua vient de condamner quatre trafiquants d’ivoire. Deux ans de prison et 100 millions d’amendes.
Les quatre compagnons avaient été arrêtés en possession de 44 défenses d'éléphants. Ils ont été condamnés à une peine d’un an d’emprisonnement ferme, le 17 avril dernier. Une peine assortie de 100 millions de F de dommages et intérêts, à payer au ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF). Deux des accusés, dont le supposé acquéreur des défenses, ont été condamnés à un an de prison. Les deux autres ont reçu une peine de trois ans d’emprisonnement. Le verdict a été rendu en l'absence des accusés. Lesquels avaient déjà été condamnés trois mois auparavant, par la juridiction de Yokadouma, à trente jours d'emprisonnement assortis d'une amende de moins de cinq millions de F. Un jugement léger, qui avait déclenché une vague de protestations de la communauté internationale, y compris le Minfof qui a d’ailleurs fait appel de cette décision.
Le verdict de la cour d’appel de Bertoua satisfait les défenseurs de la conservation. "Bien que les accusés soient absents, ce verdict est la démonstration que le système judiciaire est en mesure de faire respecter les lois du pays relatives à la faune», s’est réjoui David Hoyle, directeur de la Conservation de WWF Cameroun. Selon le chef du département juridique de LAGA, Alain Bernard, "la Cour d'appel a bien appliqué la loi sur la faune, notamment l'article 158 de la loi de 1994 portant sur la faune, qui condamne l’abattage d'une espèce totalement protégée, y compris l'éléphant, à une peine d'emprisonnement ferme comprise entre un et trois ans. Quant à l’article 101, il stipule que toute personne en possession d’une partie d'une espèce protégée, telle que l'ivoire, aurait tué l'animal, ce qui fut le cas dans la présente affaire."
Les condamnés avaient été arrêtés le 12 décembre 2011 par des écogardes en patrouille à Moloundou, à proximité du parc national de Lobéké, région de l’Est. Ils étaient à bord d'un camion transportant a priori des sacs de cacao. Mais grâce à leur flair, les écogardes ont effectué une fouille de l’engin et découvert les 44 défenses d'ivoire, pesant au total 106 kg. Le camion a été mis en fourrière et on impute aux accusés d’avoir abattu vingt-deux éléphants. Il y a quelques semaines, dans une autre affaire, le tribunal de première instance de Yokadouma a condamné 17 braconniers à trente mois d'emprisonnement ferme et à 77 millions de F d’amendes.
