Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Soudan-Sud-Soudan: La partition inachevée

L’imprécise délimitation des frontières est la principale source de tension entre les deux pays. Lire l'éclairage de Joseph Vincent Ntuda Ebodé.


C’était prévisible. Des litiges subsistaient quant au tracé définitif de la frontière, lorsque le 9 juillet dernier, le Sud-Soudan a fait sécession d’avec le Soudan. Les deux pays sont divisés sur le partage des régions riches en ressources pétrolières : Abyei, Heglig, Nil Bleu, Kourdoufan du Sud et Kiir Adem. Le jeune Etat n’aura donc pas eu le temps de savourer son autonomie conquise après des années de lutte. Ses habitants et le monde y avaient pourtant vu un début de solution aux nombreux et épineux problèmes qui minaient le plus vaste pays d’Afrique. Depuis, les tensions n’en finissent pas. Et les zones disputées sont même depuis quelques jours le théâtre des pires combats enregistrés depuis
la partition du Soudan.

Outre les frontières des zones pétrolifères toujours non définies, se pose également le problème d’infrastructures. La configuration est telle que le Soudan dispose de toutes les installations pour l’exploitation, le conditionnement du pétrole ainsi que d’un débouché sur la mer pour l’exportation. Le Sud-Soudan, qui est dépourvu d’infrastructures, dispose de 75% des champs pétrolifères. Des analystes estiment que le Nord et le Sud doivent obligatoirement s’entendre sur le problème du pétrole, s’ils veulent survivre économiquement. Mais les deux parties ne s’entendent malheureusement pas sur les frais de passage que le Sud doit payer au Nord pour exporter son pétrole.

De multiples négociations menées ces derniers jours entre les deux pays sous la houlette de l’Union africaine notamment, ont souvent été sanctionnées par des accords qui n’ont jamais été respectés. Vendredi dernier, le Soudan a émis ses conditions pour une normalisation des relations avec le voisin du Sud, après le retrait des troupes de Juba de la ville pétrolière de Heglig, occupée 10 jours durant. Khartoum a exigé le respect par Juba des accords déjà existants et le mémorandum sur la sécurité, dont un pacte de non-agression signé en février entre les deux pays. De même, le Soudan demande le respect des frontières d’avant l'indépendance du Soudan des mandats britannique et égyptien le 1er janvier 1956, ainsi que la fin de toutes les agressions contre son territoire, entre autres. Des exigences qui attendent encore la réaction des autorités Sud-Soudanaises.

« Ils sont obligés de s’entendre »

Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebode, chef du Centre de Recherche d'Etudes Politiques et Stratégiques (CREPS-UY2-Soa).

Joseph Vincent Ntuda Ebode : « La meilleure frontière n’est pas celle dite naturelle, mais celle qui est négociée et acceptée par les parties.»

Moins d’un an après l’indépendance du Sud-Soudan, la menace de guerre ouverte plane aux frontières avec le Soudan du fait d’un partage de ressources inachevé. Pourquoi ce partage est-il si difficile ?

Le partage des ressources était déjà inscrit dans la partition du pays. Le Nord et le Sud devenus deux Etats se disputaient depuis plusieurs années le territoire et les ressources qui s’y trouvent. Maintenant, il y a des ressources fixes et des ressources liquides. En fonction de ces ressources, on ne respecte pas les frontières, parce qu’en aspirant le pétrole d’un côté, ça diminue l’ensemble de la nappe.

Au regard des précédents historiques et au vu des différences sociales, géographiques et économiques entre les deux pays, peut-on penser qu’ils pourront un jour s’entendre ?

On ne peut pas envisager qu’ils ne pourront jamais s’entendre. La dispute est un gage d’une entente future. Parce que la meilleure frontière n’est pas celle dite naturelle, mais celle qui est négociée et acceptée par les parties, puisque les facteurs dits naturels ont depuis longtemps été relativisés par l’évolution des techniques.

Quelles conditions pourraient apporter la paix entre le Soudan et son voisin du sud ?

Les conditions c’est qu’ils se mettent autour d’une table et s’entendent sur ce qui revient à l’un et à l’autre. La force ne résout pas le problème. Il y a eu très peu de négociations pour le moment entre les deux pays et il faudrait les densifier et s’attaquer aux problèmes-clés.

Quels peuvent êtres ces problèmes ?

Il existe dans ce conflit aujourd’hui des problèmes identitaires, des problèmes de ressources, de territoire, de gestion collaborative des ressources transfrontalières, d’acheminement des ressources, d’enclavement …

Comment envisagez-vous la suite ?

A partir du moment où l’Union africaine a reconnu les deux Etats et qu’ils sont obligés de vivre côte-à-côte, ils sont obligés de s’entendre sur les modalités de gestion pacifique de leurs rapports.



Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière