Environ une centaine de vols de voiture depuis le début de l’année au centre administratif.
Moteur à peine éteint, une Starlet est garée face à l’entrée du ministère des Enseignements secondaires, roues avant tournées vers le trottoir pour l’empêcher de dévaler la route en pente. Pascal Mbarga sort de sa voiture, fait le tour pour s’assurer qu’elle est bien en place, avant d’actionner l’alarme. Le rituel n’est pas anodin. Nombre de ses connaissances se sont fait cambrioler leur véhicule. L’endroit où il vient d’ailleurs de stationner est fiché par la police comme étant un haut lieu de vol d’automobiles dans la capitale.
Dans la zone communément appelée « Centre administratif » regroupant plusieurs départements ministériels, les véhicules, leurs accessoires (radio, rétroviseur…) et les effets personnels de leurs propriétaires sont régulièrement dérobés. Des informations obtenues auprès du commissariat du 1er arrondissement de Yaoundé font état de deux à trois plaintes déposées par semaine. Le problème a pris de l’ampleur depuis le mois de décembre : sensiblement une centaine de vols de voiture a été déclarée depuis.
Selon les forces de l’ordre, la négligence des conducteurs est la première cause de ces cambriolages et vols. Disposés le long des trottoirs, à l’arrière des bâtiments publics, les véhicules sont peu sécurisés. Il est rare d’en trouver avec une alarme. Certains chauffeurs laissent même des objets de valeur à la vue des passants. Pour exemple, mercredi dernier, dans une voiture de marque Toyota, un sac d’ordinateur portable était exposé aux regards, sur le siège avant réservé au passager. De retour après une petite course, le chauffeur avoue son erreur. « J’étais pressé. Mais ce n’est pas la première fois que je laisse mon ordinateur dans la voiture », se justifie-t-il, minimisant son geste. Les cambrioleurs étant particulièrement friands d’autoradios, certains automobilistes précautionneux les retirent systématiquement avant de sortir.
La majeure partie des conducteurs rencontrés au Centre administratif sont unanimes : si autant de véhicules se retrouvent garer au bord de la chaussée, c’est par défaut de parking aux alentours des administrations. « Il y a trop de voitures, mais peu de places pour nous tous ici », constate Pascal Mbarga, un habitué du ministère de l’Education de base. D’après la police, ce secteur n’est pas le seul en proie aux vols. Les parkings situés aux alentours des hôpitaux publics comme le CHU et l’Hôpital central de Yaoundé rencontrent le même problème, particulièrement pendant les levées de corps. Il en va de même pour les églises. La vigilance des propriétaires est donc vivement recommandée.
