Depuis mercredi 25 avril 2012, les consommateurs de Yaoundé s’approvisionnent dans un magasin témoin.
« Je veux 17 sacs de ciment ». Le temps pour la caissière de dresser la facture, Barthélemy Ngnie compte 79 900 F et paye à la caisse. A raison de 4 700 F le sac, ce maçon, par ailleurs responsable d’une fabrique de parpaings au quartier Etoug-Ebe à Yaoundé, vient de réaliser une belle affaire. « Les prix sont abordables et le ciment est de bonne qualité », déclare le technicien avant de démarrer son pick-up chargé de ciment. Il est 10h. La scène se déroule à la Rue Damase à Yaoundé, dans un magasin témoin de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap). Les ventes ont commencé à 8h et à 10 h, on enregistrait 254 sacs de ciment déjà vendus. C’est au total 16 080 sacs de ciment importé, soit 804 tonnes qui seront écoulées.
Cette vente se déroule dans le cadre des marchés périodiques de la Mirap organisé à Yaoundé pour le mois d’avril. C’est le fruit d’un partenariat entre la Mission et un opérateur économique spécialisé dans la vente des matériaux de construction. « Il n’y a pas autant d’affluence qu’on espérait mais on espère que d’ici la fin de la journée, il y aura du monde », déclare Brigite Kitio, l’une des deux caissières. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a certes pas foule, mais les clients qui arrivent achètent en grande quantité, à l’instar de Dame Epie qui a acheté 63 sacs de ciment. A la différence de Barthélemy N., elle viendra retirer sa commande samedi prochain, le temps pour elle d’aménager un espace dans son chantier non loin du magasin. « Je suis en train de terminer mon studio et j’ai profité de cette vente promotionnelle pour me ravitailler. A ce prix, je crois que c’est une aubaine pour nous qui n’avons pas assez d’argent », déclare cette artiste avec un sourire au coin des lèvres. En plus du ciment importé 42.5 R, il y aussi les tôles. Les tôles de 2 mètres vendus à 4 100 F et celles de 3 mètres à 6 100 F.
Le ciment n’est qu’un produit supplémentaire dans les marchés périodiques de la Mirap qui ont débuté hier et s’achèvent aujourd’hui. A la seule différence que, le ciment continuera d’être vendu à ce prix là, même après. Aujourd’hui encore, les ménagères pourront se ravitailler en vivres aux quartiers Manguiers (carrefour Escale), Mimboman, Nkolbisson (esplanade de la mairie) et à Biyem-Assi stade. Hier déjà, à Biyem-Assi stade, les ménagères, en plus de la traditionnelle viande de bœuf vers laquelle elles accourent, ont également pris d’assaut les stands où étaient exposés les tubercules. Normal, ils sont actuellement chers dans les marchés traditionnels. « Au marché, on nous vend 8 macabos à 1 000 F. Or là, je viens d’acheter un sac plein à 11 000 F », déclare une ménagère rencontrée sur les lieux. Juste à côté d’elle, une autre dame qui vient de prendre un sac « Baco » rempli de manioc à 2 000 F. Les marchés périodiques de la Mirap vont se poursuivre dans les autres villes, notamment Buea, Douala, Ngaoundéré, Bafoussam, Garoua, Maroua, Bamenda et Bertoua où les ménagères pourront aussi réaliser des économies sur la ration du mois.
