A la table des négociations internationales sur les changements climatiques, les Etats membres des trois bassins forestiers tropicaux (Amazonie, Asie du Sud-Est et Congo) ont leur mot à dire. « Nous avons un rôle à jouer dans le cadre de ces négociations et des débats sur le climat en tant que pays détenteur des ressources forestières. Nous avons également besoin de faire prendre en compte le rôle que nos forêts jouent dans l’équilibre du climat global ». Cette déclaration d’Henri Djombo, ministre congolais du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement traduit l’état d’esprit dans lequel tous les Etats membres des trois bassins forestiers tropicaux prendront part à la conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio +20), prévue du 20 au 22 juin prochain à Rio de Janeiro au Brésil. Avant de s’y rendre, ces pays entendent signer un accord de coopération par lequel ils formeront une plateforme de pression, ou encore un groupe de décision capable de préserver leurs intérêts.
Pour parvenir à la signature de cet accord, le ministre congolais Henri Djombo effectue depuis février dernier, une tournée dans les différents bassins afin de s’enquérir de l’état de préparation de chaque pays. Il a été reçu a cet effet vendredi dernier à Yaoundé par le ministre camerounais des Forêts et de la Faune, Ngole Philip Ngwese. « Le Cameroun voudrait vous assurer de son appui aux efforts de la sous-région. Nous considérons ce projet comme un outil capable d’améliorer la coopération interrégionale sur les questions forestières. Nous ferons un effort pour que les échéances fixés à fin mai prochain soient respectés », a déclaré le Minfof durant l’entretien avec la délégation dans laquelle se trouvait Bharrat Jagdeo, ambassadeur itinérant des forêts des trois bassins forestiers tropicaux. Ce qui prouve que le Cameroun est assez avancé, puisque depuis octobre 2011, a confié le ministre, un comité pour l’adoption dudit projet a été mis sur pied.
Le Cameroun fait partie des forêts du Bassin du Congo. Le bassin du Congo représente à lui seul 6% de la surface forestière mondiale. Riche en diversité biologique, il regorge plus de 10.000 espèces végétales, 400 espèces de mammifères et 1000 espèces d’oiseaux. Près de 129 millions de personnes vivent dans les forêts du bassin du Congo. Ces forêts présentent aujourd’hui de réelles potentialités à travers leur apport soutenu à l’amélioration des revenus, ainsi que la création d’emplois directs et indirects. Concrètement, la contribution de ce secteur au PIB des pays forestiers de la sous-région est de 6% pour le Cameroun, 5,6% pour le Congo, 4,3% pour le Gabon, 0,22% pour la Guinée Equatoriale, 1% pour la République Démocratique du Congo et 13% pour la République Centrafricaine.
