Le plasticien présente jusqu’au 12 mai, une exposition de sculptures à Yaoundé.

Dans cette exposition de Dieudonné Fokou, l’équilibre est autant physique que psychique. Des sculptures miniatures ou grandeur nature dépeignent de manière sophistiquée des situations de la vie courante, où la stabilité, matérielle comme intellectuelle, est recherchée par chaque individu. Dès la première œuvre, « La santé pour tous », la notion d’équilibre jaillit de la sculpture, qui s’arrête sur un besoin universel : le bien-être. Une statuette parvient à garder stable sur ses épaules deux seaux remplis de seringues plus ou moins vides, disposés à chaque extrémité d’une planche. Comme cette première figurine de la série intitulée « La quête de l’équilibre », toutes les sculptures, exposées dans la galerie de l’Institut français de Yaoundé jusqu’au 12 mai, sont liées par un fil conducteur. Dieudonné Fokou célèbre les nouvelles technologies.

Fils de courant et pièces d’appareils électriques se mêlent sans complexe à du plastique, des casques de motocycliste, des claviers d’ordinateurs démontés, des restes d’ampoules… Une seconde vie pour la matière morte. Elle renaît à travers ces personnages au cœur d’un message, celui de l’artiste. Dieudonné Fokou gravit les strates de la société, se soucie du manque d’eau dans nos villes, cet or bleu de plus en plus rare. Et là encore, le questionnement resurgit. Comment garder l’équilibre moral face à tous ces manquements ? Peut-être en se prenant pour « Le jongleur », cette statuette de l’expo qui esquive la souffrance et se joue de la vie comme elle manipule des cercles. La débrouille a d’ailleurs une place significative dans le gros des œuvres.

Et selon l’artiste plasticien, sur ce plan, les femmes sont intraitables. Une bonne partie de son travail leur est consacrée. « La reine au balcon électronique » est l’une des représentations par laquelle le sculpteur rend hommage à la femme, qu’il dit respecter pour son esprit d’entreprenariat.