Ils ont investi en nombre la place de l’Udéac à l’occasion du traditionnel défilé du 1er mai.
Serait-ce le temps grisâtre sur la capitale économique qui a contribué à engourdir les travailleurs ? Probablement. Car le début de leur défilé en cette 126e édition de la fête du Travail est apparu morose. Peu inspirées lors de leurs passages, très peu d’entreprises ont pu dans un premier temps arracher les applaudissements du public. Des patrons de sociétés défilantes ont dû combler ce vide en acclamant leurs troupes. Parfois seuls, ou en suscitant l’adhésion d’une partie de la tribune pour les plus chanceux. La fine pluie qui s’est abattue a davantage plombé l’ambiance.
Au demeurant, pour le responsable de l’Union des syndicats libres du Cameroun (Uslc) du Littoral qui a délivré son message ce jour, le défilé des travailleurs est une publicité gratuite pour les employeurs. Pour ce dernier, la tradition des meetings qui a lieu sous d’autres cieux permettrait de davantage réfléchir aux problèmes des travailleurs. Pour l’Uslc, si le tripartisme était réellement appliqué au Cameroun, l’on serait à l’abri des grèves et des mouvements d’humeur notés dans les entreprises. Selon le gouverneur du Littoral, Joseph Beti Assomo, qui présidait la manifestation pour la première fois dans la région, la véhémence de la vision des syndicats témoigne de la vigueur du mouvement syndical dans le Wouri. Ce dernier a exhorté toutes les parties prenantes à mettre en place un cadre de dialogue dans les sociétés. « Sans dialogue, il n’y a pas de paix sociale. Et sans paix, il n’y a pas de développement », déclare Joseph Beti Assomo.
Avec le retour du soleil, le défilé s’est animé. Les travailleurs se sont montrés davantage créatifs et engagés. A noter la démonstration de force du Syndicat des commerçants détaillants du Wouri (Sycodew), qui a certainement gagné la bataille du nombre en mobilisant des centaines de commerçants. Pour la présidente Alice Maguedjo, il s’agissait d’attirer les regards sur les métiers de l’informel où se retrouvent un grand nombre de travailleurs. Cependant, le défilé du 1er mai n’a pas permis de mettre fin aux dissensions au sein du syndicat. En effet, une faction dissidente du Sycodew a défilé en marge de la première.
