Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Jusqu’où la Liberté de la presse ?

Le 25 janvier dernier, l’Ong de défense des médias et de la liberté de la presse, Reporters sans Frontières (RSF), publiait son classement mondial 2011-2012. Avec zéro journaliste, collaborateur de média et net citoyen tué ou emprisonné, le Cameroun y occupe la 97e place sur 179. L’Ong note que le Cameroun a progressé, mais que des efforts restent à faire. Bizarrement du seul côté des pouvoirs publics. RSF préconise, en effet, un certain nombre de réformes dont la dépénalisation des délits de presse et la modernisation de la loi sur la communication. Dans ce fameux rapport, aucune ligne sur la conduite des hommes des médias et les nombreuses dérives régulièrement constatées dans la presse. Et Saint François d’Assises, patron des journalistes, sait qu’il y a à dire sur le sujet.

A commencer par ces fameuses listes dont la presse camerounaise est désormais spécialiste. Top 50 des homosexuels de la République, liste des prévaricateurs de la fortune publique qui se retrouveront bientôt derrière les barreaux, liste des cumulards, listes des retraités toujours aux affaires… Séjournant au pays en 2010, dans le cadre des 40es Assises de l’Union de la presse francophone (Upf), Clémence Mbassi, journaliste congolaise, se disait « horrifiée » par les écrits publiés dans les journaux locaux. « C’est impensable ! Les rédacteurs accusent, affirment, sans s’entourer de la moindre précaution. Il n’y a presque pas de faits, mais davantage de commentaires. Et puis je suis sidérée de voir que les personnalités de la République, dont le chef de l’Etat, sont outrageusement caricaturées dans toutes les postures », relevait-t-elle alors, choquée. Elle était d’ailleurs la seule dans ce cas. Ses interlocuteurs, pour la plupart des Camerounais, ne voyant aucune raison de s’offusquer de la situation. « C’est la preuve que notre presse est libre », lui assènera d’ailleurs quelqu’un, doctement. Pourtant, des soucis, il y en a à se faire.

Pierre Moukoko Mbonjo, alors ministre de la Communication, s’en était d’ailleurs ouvertement ému à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux en 2006. « Savez-vous quel mal vous faites à des chefs de famille, à leurs épouses et enfants en publiant ces calomnies ? », demandait-il aux auteurs des fameuses listes, les invitant à prendre toute la mesure de leurs écrits. A propos des conséquences sur les familles, la légende veut que la fille d’un membre du gouvernement se soit suicidée après avoir lu un article négatif sur son père. Et ce n’est pas là, le moindre des reproches envers les journalistes. Une étude sur la déontologie de l’information assure qu’ils sont nombreux : atteinte à la vie privée et à la présomption d’innocence, multiplicité des inexactitudes, exposition du public à la violence, recherche du spectaculaire, irresponsabilité et refus de la critique, trafic d’influence, corruption. Toutes choses qui, mettant en évidence le manque de crédibilité des médias, provoquent la perte de prestige.

Et, c’est certainement pour redorer le blason terni que le président du Conseil national de la Communication, Mgr Befe Ateba, a appelé ladite presse à plus de responsabilité en 2012. Il a d’ailleurs rappelé les canons de l’éthique, de la déontologie et la pratique du métier aux uns et aux autres, à cette occasion. C’est que le journaliste n’est pas un accusateur, ni un policier, un juge, un prêtre ou un frère prêcheur. Seulement un témoin de son temps et de l’histoire immédiate du monde. Une histoire qu’il doit restituer avec la froideur d’un homme de science. Sans commentaire !


 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière