Le phénomène a beau se banaliser dans notre société, il n’en demeure pas moins évident que la nouveauté, dans le cas de la dernière actualité en date, vient du fait que la gangrène s’étend désormais à un secteur que l’on croyait épargné pour longtemps : le milieu scolaire. Par définition et par vocation, l’école constitue le cadre, par excellence, de formation et d’initiation de la jeunesse à certaines valeurs éthiques et morales dont le respect contribue à la préservation d’un relatif équilibre indispensable à la convivialité, à la paix sociale et au progrès multidimensionnel. La spécificité du milieu scolaire et les valeurs qu’il est sensé incarner devraient en faire une citadelle imperméable aux pratiques déviantes et autres maux qui affectent dangereusement des pans entiers de la vie nationale, créant ici et là des poches de diffusion d’un mal-être individuel et collectif. On aura beau pousser des cris d’orfraie ou condamner vertement certains comportements inhabituels, une question demeure incontournable : pourquoi et comment une institution respectable comme l’école, chargée d’inculquer aux esprits encore fragiles les règles élémentaires de bonne conduite est-elle devenue le cadre d’expression par excellence de certains comportements déviants ? Bien malin qui trouverait une réponse définitive à ce questionnement. Par simple déduction, d’aucuns pourraient estimer que le ver est entré dans le fruit, c’est parce qu’il y a trouvé un milieu favorable pour prospérer en toute impunité. D’autres pointent du doigt l’influence des facteurs extérieurs, à l’instar des comportements immoraux véhiculés par le cinéma, la télévision ou/Internet.
Doit-on pour autant se croiser les bras pour entériner le fait accompli ? Ce serait faire le jeu de certains acteurs de l’ombre qui ont intérêt au pourrissement. Si nous convenons du fait que l’éducation est l'action de développer un ensemble de connaissances et de valeurs physiques, intellectuelles, morales... considérées comme essentielles pour le développement de la personnalité et à l'intégration sociale de l'individu, alors il est urgent de rétablir au plus vite l’école dans sa double mission fondamentale de dispensation du savoir et de lutte contre l’indiscipline sous toutes ses formes. Heureusement, la communauté éducative nationale semble prendre la chose très au sérieux. Les enquêtes ouvertes dans certains établissements scolaires devraient permettre d’y voir plus clair. En attendant, la lutte contre le fléau des stupéfiants exige une réponse plus globalisante, tant il est vrai que l’encadrement de nos enfants, futurs citoyens de demain, interpelle à la fois la famille, l’école et la société.