Trois jours de pourparlers et toujours pas d’entente entre les différents acteurs de cette énième discussion sur la crise malienne. Deux émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, dépêchés depuis mardi à Bamako, tentaient toujours ce jeudi 10 mai de trouver un accord sur la transition avec l’ex-junte. Les échanges portent sur la durée du processus et le fauteuil de président de la transition. Pour la Cedeao et une partie de la classe politique locale, le président par intérim Dioncounda Traoré devrait diriger la transition à la fin de la période d'intérim dans douze jours, le 22 mai prochain. Mais l’ex-junte, omniprésente, s’oppose à cette visée. Le capitaine Amadou Sanogo lui-même serait intéressé par le fauteuil, rapportent des tabloïdes locaux, indiquant qu’il a lui aussi le soutien d’une partie de la classe politique malienne et de son entourage. Le chef de l’ex-junte a rejeté récemment les décisions de la Cedeao prises fin avril et fixant la période de transition à douze mois, de même que l’envoi de soldats dans le pays.
Le chef de l’ex-junte omniprésente.
Cependant, au nord, les groupes armés rebelles renforcent leurs positions. Les forces du groupe islamiste Ansar Dine ont pris position mercredi dans la ville de Gao, où elles étaient jusqu'a présent minoritaires. Les déplacements des populations sont loin de s’estomper et celles-ci commencent à rencontrer des difficultés pour se nourrir. A Tombouctou, la crainte de pénuries d’électricité, d’eau et de gasoil est plus que jamais grande. Des pillages, profanations de lieux sacrés et autres menaces à l’encontre des populations se poursuivent dans cette ville contrôlée par le mouvement Ansar Dine. Dans cette partie du pays aussi, les négociations semblent bloquées entre les deux principaux mouvements rebelles, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad et Ansar Dine.
