C’est le bilan dressé par les responsables des formations hospitalières le week-end dernier.

Le cliché est saisissant. Une femme à la jambe broyée, Le visage tuméfié, transportée de toute urgence à l’Hôpital du palais des rois Bamoun. Elle vient d’être victime de collision entre deux motos. Dans ce drame, deux jeunes hommes s’en tirent avec des larges blessures ruisselantes de sang. Le spectacle de samedi dernier à Foumban se multiplie pourtant, au point de devenir banal. « Nous ne sommes plus émus par les accidents de motos. Ils renversent les piétons, bousculent les élèves, blessent les passagers. C’est vraiment terrible », commente Salifou N., usager de la route. En trois jours, les sources hospitalières de la ville indiquent avoir reçu près de 50 cas d’accidents causés par les motos. A l’Hôpital de district de Foumban, un « pavillon bendskin » a d’ailleurs été créé. Ici, on ne retrouve que les victimes de deux-roues. « Les cas sont parfois très graves et nous sommes souvent obligés de faire la petite chirurgie. Il y a aussi des complications du fait de la perte énorme de sang chez certains accidentés. Ce qui conduit souvent à des décès », confie une infirmière. D’après elle, une dizaine de décès sont déjà enregistrés ces trois derniers mois.

La pratique de l’activité est libre et le secteur ouvert à Foumban. « Il suffit que tu achètes ta moto et tu la confies à un jeune de ton quartier. Pas besoin de permis ou de pièces quelconques pour exercer ». Témoignage pour le moins curieux d’un propriétaire de motos. Dans la zone urbaine, plus de 3.000 motos circulent et leur champ n’est pas limité. Les conséquences de ce désordre urbain sont énormes. Par ailleurs, l’on pointe un doigt accusateur sur les forces de maintien de l’ordre « complaisantes et complices ».