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Dossier de la Rédaction

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La montée de la justice populaire fait peur

De nombreuses personnes tombent sous les coups de la vindicte publique. Dont des innocents.

Tête rasée, un bandage couvrant une entaille profonde sur le crâne, écorchures dans le dos, œdèmes sur le reste du corps… C’est peu dire que Jeanne Gbwayanga, 46 ans, est en piteux état. A l’évocation de sa mésaventure de la semaine dernière, la veuve originaire de Batouri qui, souffrait déjà de troubles de mémoire, bégaie, émue. Elle raconte : « Je viens régulièrement à Yaoundé toucher ma pension. Mercredi dernier, arrivée dans l’après-midi, je me suis directement rendue à la perception de Ngoa-Ekelle pour cette raison. Ayant fini au-delà de 16h, j’ai emprunté un taxi dans lequel il y avait déjà trois clients ». Ces derniers s’avèrent être des bandits.

Selon la victime, ils prennent une direction inconnue d’elle, la molestent, lui prennent sac, argent et vêtements. « Je me souviens avoir été assommée et lorsque j’ai repris connaissance, des gens criaient « sorcière », « sorcière » ! J’étais pratiquement nue et une foule de gens me tapait, me traînant au sol », continue-t-elle. L’on est alors jeudi matin. La dame n’a la vie sauve que par l’intervention de deux militaires passant par là. Les assaillants dispersés, Jeanne G. est conduite au Commissariat du 13e arrondissement où elle est identifiée. Informé de la situation, son parent le plus proche chez qui elle se rendait, l’a récupérée pour des soins appropriés. « Pour le moment, c’est son état de santé qui nous préoccupe. Nous avons néanmoins saisi le procureur et l’enquête ouverte jeudi dernier au niveau du commissariat du 13e pour établir les responsabilités suit son cours », assure-t-il.

Ce nouvel épisode relance le débat sur la vindicte et la violence de la sentence populaire. Ce d’autant plus que des innocents en font de plus en plus les frais. « Dans une ville comme Douala, il suffit qu’une personne malintentionnée crie « au voleur » après vous et c’est fini ! On vous fait subir le supplice du collier (bûcher de pneus) sans autre forme de procès », assure un journaliste en poste dans la cité. D’où l’inquiétude grandissante des pouvoirs publics. « Dans le cas qui nous préoccupe, même les médias ont cédé à la facilité. Les images de la pauvre femme, traitée de sorcière, ont été diffusées partout même sur Internet. Personne n’a songé à recouper l’information. Maintenant qu’une enquête est ouverte, même le type qui se frappait la poitrine assurant qu’elle est tombée sur sa toiture a perdu de sa superbe. De tels comportements sont dangereux », dénonce un élément du commissariat du 13e arrondissement sous anonymat.

La justice populaire fait régulièrement des victimes parmi les présumés bandits, assassins et autres sorciers au Cameroun. Samedi dernier encore, deux jeunes gens ayant tenté d’extorquer des fonds à un père de famille ont été transformés en torches humaines par une population en furie.


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