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Dossier de la Rédaction

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On déboulonne les statues !

Albert Roger Milla révoqué. La quatrième résolution adoptée mercredi dernier à Yaoundé par l’assemblée générale ordinaire de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), pour le moins, pousse à des interrogations sur la voie que prend le football camerounais.

La sanction qui frappe l’ancien président d’honneur, meilleur footballeur africain du vingtième siècle, doyen à 42 ans des buteurs en Coupe du monde, vient s’ajouter à la suspension prononcée à l’encontre de Samuel Eto’o, quadruple ballon d’or africain, plus grand buteur de tous les temps de la Coupe d’Afrique des Nations (Can), triple vainqueur de la Ligue des champions de l’Uefa.


Exactement comme si en ce moment, l’Allemagne sanctionnait à la fois Beckenbauer et Philipp Lahm, la France, Michel Platini et Franck Ribéry, le Brésil, le roi Pélé et Neymar Da Silva, l’Argentine, Diego Maradona et Lionel Messi… Impensable tout simplement.

La Fécafoot, pour sa part, en l’espace de six mois, a réussi l’exploit de déboulonner les deux plus grands monuments du football camerounais. Ce n’est pas tout dans ce qui a tout l’air d’une fuite en avant : d’autres sanctions frappent David Mayébi, un autre ancien Lion indomptable, révoqué mercredi dernier par une autre résolution de l’assemblée générale de la Fécafoot ; c’est le lieu aussi d’évoquer le cas de Benoît Assou-Ekotto, suspendu de fait, dans un procès kafkaïen ayant condamné auparavant ses coéquipiers Alexandre Song et Achille Emana.

On pourrait attendre et espérer des jours meilleurs si ces sanctions résultaient de la mise en œuvre d’une stratégie de redressement du football camerounais dont l’équipe nationale est passée de 5e en 1990, au rang de… 64e mondial dans le classement Fifa d’avril 2012. Bien au contraire, les observateurs avertis ne voient pas comment, dans les circonstances actuelles, le Cameroun pourrait relever la tête et retrouver sa gloire perdue. Non parce qu’il manque le don et le génie de leurs aînés aux jeunes footballeurs de la génération actuelle. Plutôt parce que, le Cameroun ne joue pas bien hors des stades, dans cette partie préparatoire qui conditionne le jeu sur le terrain : l’organisation. Celle-ci constitue, selon les observateurs, le mal dont souffre le football camerounais. Or l’organisation du football au Cameroun, c’est la Fécafoot. Il est pour le moins curieux que ces organisateurs chassent du milieu d’eux ceux qui ont construit le football camerounais. Un peuple qui assassine ses prophètes est voué à la perte.

Les phrases ampoulées qu’utilise la Fécafoot pour justifier la sanction de Milla et de Mayébi ne trouvent-t-elles pas dans le langage courant, une traduction plus claire ? Les gloires mises aujourd’hui au ban n’ont-t-elles pas simplement eu le courage de déclarer que « ça ne va pas », dans une Fécafoot où la loi du silence semble aussi rigoureuse que dans une société sécrète ? Dans ce milieu où se brassent d’importantes sommes d’argent tout écart, toute remise en question, semblent intolérables. Mais il est temps qu’on comprenne que la rengaine des sanctions, le renversement des monuments, ne conduisent qu’à une impasse. Se retrouver deux fois au pied d’un même arbre en forêt, est la preuve qu’on s’est perdu, dit un adage camerounais.


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