Ils ont repris du service vendredi, après 24 heures d’arrêt pour dire leur mécontentement.

Joint au téléphone hier matin, Me Hyppolite Meli, président de l’assemblée générale du barreau du Cameroun explique que « c’est pour cause d’intrusion administrative dans la gestion du barreau que les avocats ont suspendu le port de la robe jeudi dernier ». Il affirme cependant que d’après ses rapports, « la grève n’a pas été suivie par tous». Elle avait pourtant été suggérée le 26 mai dernier sur le perron du palais des Congrès de Yaoundé, où plus de 900 avocats étaient réunis dans le cadre d’une assemblée générale élective. Laquelle avait été interdite par le sous-préfet de Yaoundé II, pour « risque de trouble à l’ordre public ». Néanmoins, à la tombée de la nuit, les hommes de droit avaient ouvert leur assemblée générale en plein air, juste le temps de la renvoyer au 23 juin prochain et de décider d’un débrayage. Occasion de manifester tout leur mécontentement.

Selon les textes du barreau du Cameroun, le bâtonnier est élu pour un mandat de deux ans renouvelable une fois. Elu en 2008, le mandat de Me Junior Eta Besong, actuel bâtonnier courrait jusqu’en 2010. Mais selon les textes, c’est le bâtonnier en exercice qui convoque l’assemblée générale élective. « Me Eta Besong a pourtant refusé de convoquer cette assemblée », selon la plupart de ses confrères. En 2012, les avocats ont estimé que de fait, l’actuel bâtonnier a épuisé deux mandats. Ils ont donc lancé une pétition et obtenu trois quarts des signatures, suffisant selon les textes pour que le président de l’assemblée générale convoque la rencontre. Sauf que le bâtonnier les a devancés, en saisissant l’administration.