L’ingéniosité des fabricants de produits amincissants est étonnante. Avec leurs gadgets et autres potions, ennemis numéro un des kilos en trop, ils ont inondé les pharmacies et les rayons de supermarché. Du coup, gel, tisane ou gélules : les amateurs de régime se ruent dessus. En espérant remporter enfin le face-à-face avec la balance. Selon le gérant d’un supermarché de Yaoundé, les femmes sont les premières consommatrices du marché de la perte de poids. Et c’est souvent sans le conseil avisé d’un diététicien ou d’un nutritionniste, qu’elles se lancent dans la bataille. Les spots publicitaires déroulés à la télévision, avec des mannequins super minces, servent de motivation. Géraldine Etoga, 32 ans, admet s’être abonnée à une crème amincissante, après avoir vu une pub passée en boucle à la télé. « J’attends toujours de perdre deux centimètres de tour de taille », confie-t-elle.
Adeline Donkeng, la quarantaine, est une autre victime de la pub. Après cinq maternités, cette mère de famille avoue être à mille lieux de la taille de guêpe de ses 20 ans. Consciente qu’elle ne peut plus retrouver sa silhouette de jeune fille, elle a essayé par tous les moyens possibles de s’en rapprocher. « J’ai fait du sport, des massages amaigrissants, j’ai même bu des tisanes, et puis j’ai découvert un brûleur de graisse. On verra si ça marche », espère cette dame rencontrée dans un magasin. A chaque période suffit son produit amincissant phare. Il y a eu l’époque des coupe-faim, celle des liqueurs et thés venus de Chine...
Depuis un moment, les femmes ne parlent plus que de l’algue de mer, fournie à Limbé dans le Sud-Ouest. Mixée avec une tisane. Elle est vendue en liquide dans des bouteilles d’un litre et demi, à raison de 1.000 F la bouteille. Véronique Ambolo, à 25 ans, prépare son mariage et veut perdre cinq kilos pour rentrer dans sa robe en août prochain. Fan du bio, elle a cédé aux algues de mer. « J’aime les plantes. Avant, je prenais de la bardane, pour purifier mon corps et m’aider à mieux éliminer », soutient la future mariée. La promotion de ces recettes minceur faites maison se passe en général de bouche à oreille. Une voisine calée sur le sujet en informe une autre et ainsi de suite. Seulement, l’usage excessif de produits amincissants peut s’avérer nocifs pour l’organisme, et susciter une certaine dépendance… du porte-monnaie.
