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Dossier de la Rédaction

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L’emprise du non-droit ?

Choquante, stupéfiante, l’existence d’une centaine d’auto-écoles clandestines parce que fonctionnant en parfaite illégalité, vient d’être révélée à l’opinion, au détour d’un récent communiqué du ministre des Transports. Des structures qui ont été sommées de se mettre en règle « sous quinzaine », faute de quoi elles pourraient s’exposer à une suspension, voire à une fermeture. A défaut de faire l’objet de poursuites pénales pour « activités dangereuses ». Car, en effet, qui peut dire aujourd’hui combien de chauffeurs du dimanche ces établissements hors-la-loi ont pu déverser sur la voie publique, au péril de nombreuses vies humaines ?

On sait que les accidents de la route dans notre pays présentent une courbe ascendante au fil des ans. Au point de devenir une préoccupation de premier plan, tant pour les pouvoirs publics que pour la société tout entière. En raison notamment de la saignée que d’incessantes hécatombes entraînent au niveau de l’économie nationale : pas moins de cinquante milliards de F par an. Sans compter un coût humain effrayant. Toutes choses qui ont suscité, il y a quelque temps, une ferme réaction du chef de l’Etat lors de son discours d’investiture le 3 novembre 2011 devant la représentation nationale. Le président Paul Biya avait alors fustigé la « conduite inadmissible de certains automobilistes irresponsables ». A cet égard, les griefs portés contre les auto-écoles évoluant en marge de la réglementation laissent l’observateur pantois : absence d’enseignants qualifiés, de matériel didactique, de véhicule-école, de locaux adaptés… Mais, plus grave : dans la plupart des cas incriminés, il n’existe même pas d’autorisation d’ouverture, certains promoteurs ayant poussé l’outrecuidance jusqu’à s’opposer au contrôle des autorités compétentes. Tableau surréaliste ! Dès lors les tragédies qu’on sait ne sont qu’une suite logique de ce qui apparaît comme un laisser-aller inqualifiable.

Nous voulons bien croire aux vertus de la « tolérance administrative », mais tout de même… Voudrait-on torpiller l’autorité de l’Etat, institutionnaliser le non-droit et légitimer le fait accompli qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Sauf à vouloir jouer en permanence aux sapeurs-pompiers. A qui peut bien profiter un pourrissement préjudiciable au plus haut point à l’ordre républicain, à cette espèce de contrat social qui veut que toute activité humaine, toute initiative privée fasse l’objet d’une régulation dans le cadre d’un Etat de droit ? Pendant combien de temps certaines de ces structures aujourd’hui mises à l’index ont distillé les germes de la mort sous le nez et à la barbe d’agents publics laxistes ou corrompus ? Qui paiera les « pots cassés » ?

Une chose est claire : la situation scandaleuse mise à nu par le ministre des Transports questionne et interpelle la conscience collective dans tous les compartiments de la société, au regard de ces défaillances récurrentes dont personne, en définitive, ne veut endosser la paternité. Avec en toile de fond, cette incontournable interrogation : en quoi sommes-nous fiers d’être Camerounais ?

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