C.T. passe en revue les raisons de la descente aux enfers.

Un entraîneur contesté

La nomination de Denis Lavagne en octobre dernier comme sélectionneur des Lions indomptables avait suscité une levée de boucliers. Le technicien français, jusque-là manager de Coton sport de Garoua, n’avait pas fait de preuves hormis quelques éditions de Championnat et de Coupe du Cameroun remportées par Coton Sport. Entraîneur sans états de services, Lavagne est considéré comme un entraîneur sans personnalité. La semaine dernière, il a signé un contrat d’un an qui expire le 30 octobre prochain alors que lui-même voulait un contrat à longue durée lui permettant de conduire son projet. Serait-il démotivé après la signature de ce contrat? Au vu de la tournure des évènements, certes Lavagne est blâmer mais le blâme doit d’abord être adressé à ceux qui sont allés le chercher.

Un dossier de primes mal géré

Quelle peut être l’ambiance dans un vestiaire où les joueurs se cotisent pour collecter des primes destinées aux vice-capitaines de l’équipe ? C’est bien cela qui s’est passé au lendemain de la victoire du Cameroun sur la RDC le 2 juin dernier. Nkoulou, Eyong -pour s’en tenir à la version officielle- qui ne figuraient pas sur la feuille de match ont pu se contenter de la générosité de leurs camarades pour sourire un peu. Cela peut prêter à sourire. Mais, cette anecdote est révélatrice de l’amateurisme avec lequel sont traités certains aspects de la vie des Lions. Par ailleurs, doit-on opter pour les primes par match ? Une prime de qualification-comme cela est pratiquée par beaucoup de sélections- n’aurait pas été plus indiquée ?

La suspension de certains joueurs

La suspension de Samuel Eto’o constitue l’une des pommes de discorde. Capitaine de l’équipe, il est de loin le meilleur footballeur camerounais en activité le plus performant. La Fécafoot a décidé de se passer de cet atout pour la simple raison qu’il a osé critiquer les méthodes de fonctionnement de l’équipe et réclamer un peu de changement. Cette décision de se passer d’un joueur de ce calibre est suicidaire et contreproductive. Même si les Lions viennent à se qualifier pour le dernier tour des éliminatoires de la Can 2013, la suspension de Samuel Eto’o continuera à planer au-dessus de la tanière. Des joueurs tels que Choupo Moting ou encore Stéphane Mbia réclament son retour. Sa peine expire le 13 septembre c’est –à-dire quatre jours après le match aller de la phase à élimination directe de la Can 2013. Cette journée est justement programmée du 7 au 9 septembre prochain. Hormis le cas Eto’o, vivement que la lumière soit faite sur la situation de Jean Armel Kana Biyik, Assou Ekotto, Bikey Amougou, Achille Emana, entre autres. Voire sur ceux de Jean Makoun et de Benoît Angbwa qui avaient décidé de mettre leur carrière internationale entre parenthèses tant que la suspension frappant Eto’o ne serait pas levée.

Un environnement pollué

Il y a trop d’affairisme autour des Lions. C’est loin d’être une affirmation gratuite. Le fonctionnement de l’équipe nationale est alimenté de faits quotidiens qui démontrent à quel point cette sélection est une vache à lait aussi bien pour certains fonctionnaires du Minsep que pour certains employés de la Fécafoot. Du coup, les gens se battent d’abord pour leurs intérêts et relèguent ainsi au second plan ce pourquoi ils sont là : les Lions indomptables. Que cela cesse !