Cette maladie attaque les cultures dans les zones de production depuis deux ans.

D’après des producteurs basés dans la région de l’Ouest, depuis le passage de la brume sèche, accompagnée de cendre blanche en 2010, les feuilles de taro sont systématiquement bouffées par une espèce de champignons et des tâches noires inexplicables sur les tubercules. Un phénomène qui, selon eux, a une tendance dangereusement baissière sur la production. D’après quelques chercheurs approchés, cela serait causé par un agent appelé phytophothora colocasiae, ou encore le mildiou du taro. Il s’agit d’une maladie très grave du taro, qui provoque des lésions circulaires gorgées d’eau, violettes à brunes. Selon des spécialistes, cette maladie peut provoquer des pertes considérables. Aux îles Salomon par exemple, la culture du taro a dû en partie être remplacée par celle de la patate douce.

A Bangang Fokam dans le département du Ndé, les paysannes sont simplement dépassées par les événements. Elles ont presque tourné le dos au taro. Bernadette Tohoguep, productrice de taro depuis 2 décennies dans ce village relève que son champ ne lui donne plus satisfaction. Elle qui produit selon les règles de l’art, est tout simplement déboussolée. « Depuis plus de deux ans, le mildiou attaque mon champ. Ça ne donne plus grand-chose.» Cela l’a amenée à réduire ses espaces de culture. « Quand nous préparons le Makoumba, le Tikaré ou le taro blanc, ça ne cuit plus bien» lance désagréablement une ménagère.

« La maladie est partiellement maîtrisée en recourant à des fongicides à base de cuivre ou de phosphore, mais les traitements sont fastidieux et onéreux. Les pertes sont moindres si l’on espace davantage les plantes ou si on les cultive en association », explique un technicien d’agriculture. Mais déjà, les producteurs ont le regard tourné vers le gouvernement. Cependant, des responsables du secteur disent être incapable d’engager une quelconque action si les moyens adéquats ne leur sont pas octroyés.