Des chiffres, on en parle suffisamment en ce moment : 25 femmes sur les 180 élus à l’Assemblée nationale, 26 maires sur 360, etc. On pourrait continuer sur cette lignée encore et encore pour prouver que le Cameroun est loin des 30% proposés par la 4e Conférence mondiale des femmes à Beijing en 1995 et à des années-lumière des 50% de l’Union africaine. Il n’y a donc aucun hasard dans la tenue, plusieurs jours durant, d’un atelier de validation du plan stratégique sur le genre et les élections au Cameroun. Présenté lundi à Yaoundé, c’est à Mbalmayo que le document a été validé mercredi par les participants. Cette rencontre, à l’initiative de Elections Cameroon et Onu-femmes, a, en effet, permis d’améliorer le document qui pose le problème de la disparité entre les hommes et les femmes en politique.
Le plan stratégique pose le problème de l’absence d’une loi spécifique sur la parité et/ou les quotas, après l’intégration dans la loi portant Code électoral de la notion de prise en compte du facteur-genre. C’est pour cela que les participants à l’atelier ont souligné la nécessité d’une loi, le plus tôt possible, imposant le quota des 30% de femmes dans les dispositifs juridiques. La rencontre de Mbalmayo a, en tout cas, marqué une nouvelle dynamique dans la lutte pour l’égalité des hommes et des femmes en politique. Et tout ce beau monde entend profiter de l’imminente refonte des listes électorales, avec l’introduction de la biométrie, pour impliquer davantage les femmes. Mais au-delà des débats autour du plan stratégique, une conclusion s’est imposée, portée par Yvette Ngono Etoundi, maire de Yaoundé V : « personne ne donnera jamais le pouvoir aux femmes. Il s’arrache et les femmes doivent se battre pour cela ». Et elle sait de quoi elle parle.
