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Dossier de la Rédaction

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La République sans concession

Juriste pointilleux. Paul Biya est resté fidèle à cette étiquette qui lui colle à la peau bien longtemps avant son émergence sur la scène publique nationale. Même les analystes les moins complaisants à son endroit s’accordent pour reconnaître que rarement, pour ne pas en dire plus, on ne l’a pris à défaut sur ce terrain-là. En particulier, s’agissant de l’exercice de sa haute charge à la tête de l’Etat. C’est ainsi que, prié l’autre jour de dire ce que lui inspirait l’« abondante activité éditoriale » de certains de ses anciens collaborateurs, le chef de l’Etat s’est gardé de la moindre déclaration. Indiquant, avec la répartie et l’humour caustique que lui reconnaissent ses anciens condisciples du petit séminaire St Joseph d’Akono, qu’il n’avait pas à « commenter les commentaires ». Fermez les bans !

Naturellement, l’attitude présidentielle, face à ce qui fait les choux gras de la presse ces derniers temps, ne pourrait surprendre que l’observateur peu averti du microcosme politique national. En fait, ce mutisme qui n’est ni indifférence, ni un quelconque désintérêt pour les affaires publiques relève tout simplement de l’idéal républicain, des exigences constitutionnelles. En ce que de nombreuses procédures impliquant quelques personnalités, hier très en vue, sont actuellement pendantes devant cours et tribunaux. Les uns et les autres étant certes accusés d’atteintes diverses à la fortune publique, mais présumés innocents en l’absence jusqu’ici d’une quelconque condamnation. Là-dessus, la loi fondamentale, dans son préambule est claire et sans équivoque : « Tout prévenu est innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie. »

Il était certain, dans un tel contexte, que le président Paul Biya, si attaché au respect de la légalité, ne pouvait se laisser aller à quelque déclaration que ce soit. D’autant que, s’il est chef de l’Exécutif, le président de la République n’en est pas moins garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, aux termes de la Constitution de notre pays. Il eut donc été plus qu’inconvenant, pour l’exemple, que le chef de l’Etat, en homme politique avisé, s’aventurât dans des propos qui n’auraient pu apparaître, de toute évidence, que comme une dangereuse ingérence dans l’administration de la Justice reconnue pourtant comme un pouvoir indépendant. Mieux : il acceptera, lui, l’élu de la nation tout entière, les résultats tels que rendus, le moment venu, par les institutions compétentes.

Arrachés littéralement à un homme placé devant un gué sur le lit peu sécure de la pénurie d’énergie électrique, ces propos du président Paul Biya sonnent indubitablement pour certains comme un appel à la raison. Peut-être aussi pour d’autres comme un rappel à l’ordre : car quand on se proclame attaché à la République, on doit en accepter forcément les principes, les règles et les lois. Sans concession. Sans état d’âme.

 

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