Primes payées à moitié, absence de matchs amicaux de qualité, programmes de stage non respecté, la liste des problèmes est loin d’être exhaustive.

En mode terre battue

S’il y a une aire de jeu qui n’a point de secrets pour les Lionnes indomptables, c’est bien le stade annexe n° 1au quartier Omnisports. 70% de séances d’entraînements de la sélection nationale de football s’y tiennent depuis 2008. Pourtant, sur une aire dégradée, les Lionnes appelées à disputer des compétitions internationales ne peuvent pas travailler leurs repères. « Les filles ont beaucoup de problèmes lorsque l’on s’entraîne sur la terre battue ou sur le gazon synthétique. Elles finissent généralement les séances d’entraînements avec de nombreux bobos », regrette le sélectionneur des Lionnes, Enow Ngachu. Dans ces conditions, le médecin doit souvent trouver des palliatifs pour les maux de cheville et des articulations.

L’éternel problème de primes

Insatisfaites du montant de paiement, paiement à moitié, les Lionnes indomptables éprouvent souvent des difficultés à rentrer en possession de leur dû. Tenez par exemple, après leur match nul face au Ghana, le ministère des Sports leur a proposé 250 000 F de primes. Les joueuses ont vite fait de détoner. L’an dernier, alors qu’elles venaient de décrocher leur médaille d’or aux Jeux africains, un mois après leur sacre, les primes n’étaient toujours pas réglées. Après protestation et de nombreuses réunions que le problème a été résolu. « Nous voulons que les choses soient claires. Nous voulons que nos primes soient revalorisées. Généralement,

Absence de sparring-partner

Les regroupements des Lionnes sont toujours sanctionnés de rencontres amicales. A défaut d’avoir des sparring-partners de qualité, le coach se contente de négocier des matchs contre des équipes dames, des équipes messieurs voire des centre de formation en fonction de la thématique abordée en séance d’entraînements. Pourtant, des sparring-partner de qualité seraient d’un grand soutien pour ces joueuses qui évoluent pour la plupart au championnat local de football féminin. « Nous sommes obligés de jouer contre les hommes ici parce que lorsque nous jouons contre des femmes, nous gagnons tout le temps. Il serait souhaitable que les autorités en charge du football féminin nous donnent l’opportunité de jouer contre des équipes africaines ou européennes, classées mondialement. Cela nous permettrait de gagner en expérience. Nous n’avons jamais eu de véritable sparring-partner », confie Enow Ngachu.

Stages : toujours des faux départs

Dix. C’est le nombre de jours moyen qu’aura passée la sélection de football féminin en stage depuis 2008 à la veille de compétitions. Pourtant, des mois à l’avance, le sélectionneur rend souvent public son programme de travail étendu sur une moyenne d’un mois. Mai 2012. C’est le premier regroupement de la sélection nationale de football féminin depuis leur qualification aux Jeux Olympiques le 22 octobre dernier face au Nigeria. « Les programmes sont toujours déposés à temps mais jamais respectés », explique un encadreur. C’est dans les clubs, en individuel ou de façon informelle que les joueuses se regroupent souvent avec le sélectionneur national en attendant le Jour-J. C’est généralement avec une équipe préparée à demi-teinte que le staff technique se rend dans les compétitions. L’équipe est généralement mise en stage avec un retard d’environ 30 jours sur le programme initial. Sur le plan psychologique, le moral des filles prend un sacré coup.

La sélection nationale féminine a débuté son stage préparatoire aux Jeux Olympiques à Yaoundé hier. A Londres, le Cameroun fait partie du même groupe que le Brésil, la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre, pays organisateur. Elle se sont qualifiées dimanche 17 juillet dernier, pour la CAN qu'organisera en novembre prochain, la Guinée équatoriale.