En attendant les conclusions de la concertation d’hier entre autorités et commerçants, le marché reste fermé.
« Lorsqu’on dit de libérer la chaussée, quel mal y a-t-il à cela ? », demande le préfet du Mfoundi aux représentants des associations des commerçants du marché de Mokolo à Yaoundé. Selon le maire de Yaoundé II, nombre de commerçants lui ont lancé que « celui qui vend sur la route est aussi un Camerounais qui a des droits». Pourtant, selon la représentante des vendeuses de vivres frais, « il y a plusieurs comptoirs vides dans le marché. Les propriétaires désertent systématiquement pour le bord de la route, affirmant qu’elles sont-là pour chercher de l’argent et non des places ». Jean-Claude Tsila croit alors comprendre qu’il ne s’agit pas tant que ça de rébellion de la part des commerçants, mais plus d’un problème de mentalité. Et de réaffirmer « qu’il faut que ça change » !
Hier à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), le comité départemental de lutte contre le désordre urbain, présidé par le préfet du Mfoundi, s’est spécialement élargi aux représentants des associations de commerçants du marché de Mokolo. Lequel est resté fermé le 19 juin dernier et ce, jusqu’au 27 juin prochain, sur arrêté préfectoral. A l’entame de la mesure, une certaine agitation a régné en matinée dans le marché. Certes, ce site est généralement fermé le mercredi pour besoin de salubrité, mais les grands magasins sont souvent restés ouverts. Mais cette fois, la mesure était exceptionnelle et concernait tout le monde. Les forces de l’ordre déployées sur le site ont donc dû s’imposer pour que ces grosses boîtes ferment. Du côté d’Elig-Effa notamment, l’on pensait ne pas être concerné par la mesure. Mais les policiers se sont montrés persuasifs. Néanmoins, une boulangerie et une pharmacie sont restées ouvertes, sur instruction du préfet.
A la Communauté urbaine, les échanges sont houleux. Le délégué du gouvernement annonce les premières mesures : « Désormais, le marché sera réorganisé en secteurs d’activités avec à leur tête un chef de secteur élu par les commerçants y évoluant.» La mesure a été acclamée. Mais le problème des vendeurs à la sauvette persiste, surtout qu’il a été admis que ce sont eux le vrai souci de ce marché. « Nous sommes en train de prospecter des sites de recasement, conscients que Mokolo est à l’étroit », explique le préfet, soulignant que « tant que l’ordre ne sera pas établi, nous ne partirons pas de là » ! En attendant, Jean Claude Tsila a décidé que les grands commerces environnants pourraient rouvrir dès aujourd’hui.
