Le projet s’est précisé avant-hier lors de la session de la commission mise en place à cet effet.
Depuis quelques semaines, la pluie est de retour dans la capitale économique camerounaise. Et ce mardi matin, c’est une véritable averse qui s’abat sur la ville. Au grand dam de Marie-Louise D., commerçante au marché de Bonamoussadi. Entièrement installée sur le trottoir, mordant presque la chaussée, elle se couvre comme elle peut tout en essayant de protéger sa marchandise. Pour cela, il lui faut immobiliser son grand parapluie, pendant que de grosses gouttes lui fouettent le visage. Malgré les imprécations qui accompagnent l’exercice, l’effort est vain. Même résultat du côté de ses consœurs.
Dans cette atmosphère apocalyptique, l’enfer ne vient pas que du ciel. La terre se transforme rapidement en bourbier. De grosses flaques d’eau noire se forment dans un mélange de vase et d’ordures. Pour s’enfoncer dans le marché proprement dit, il faut une bonne dose de courage. Devant la situation, Adèle Noubissou abandonne rapidement toute idée de bravoure. Elle préfère faire son marché en bordure de route. Tomates, condiments et plantains sont ainsi achetés sur place. Chez des marchands qui ne sont pas plus à l’abri que Marie-Louise D. Ils proposent leurs produits qui sous des tôles rafistolées, qui sous des bâches raccommodées d’où ruissèlent les eaux de pluies.
L’inconfort du marché de Bonamoussadi n’est pas un cas à part. Le scénario est le même un peu partout. Le constat également : les marchés sont impraticables en temps de pluie comme en période normale. Les issues de secours sont quasiment inexistantes. Les toilettes, un luxe. Des problèmes présents que l’on soit à Sandaga, Nkololoun, Ndogpassi, Congo, Mambanda... Pour y remédier, Un grand projet de construction de trois marchés dans la ville de Douala est en cours. La Communauté urbaine de Douala voudrait doter la cité d’équipements marchands dignes de ce nom. Ndogpassi, Bonamoussadi et Congo seront transformés en des infrastructures modernes. Un projet qui devrait embellir la ville.
C’est pour finaliser ce projet d’envergure que le président de la commission spéciale du projet de construction de ces marchés a tenu une séance de travail avec des prestataires lundi à la Cud. Pour Nico Halle, il n’y aura de traitement de faveur pour aucun des attributaires. « Ce sont les meilleurs qui seront sélectionnés », a-t-il déclaré. Cinq prestataires se sont prononcés, il est question d’étudier leurs dossiers. Le profil, selon le président de la commission, c’est que ces soumissionnaires aient déjà accompli certains travaux d’infrastructures. Le montant global du projet avoisine les 10 milliards F. Toujours selon Nico Halle, la transparence sera de mise. « Il y a aura zéro corruption ». Les prestataires désignés devraient, après la construction du marché, le gérer pendant une période déterminée avant de le rétrocéder à la Cud.
