Situé dans le bassin du Ntem, le barrage de Memve’ele permettra une meilleure coordination de la production de l’énergie.
Dans son discours de présentation du projet à Nyabizan, vendredi dernier, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, a insisté sur le rôle que jouera ce barrage dans notre système électrique. De son propos, on retiendra que le déficit énergétique observé dans le RIS - qui alimente la plus grande partie du pays - est exacerbé par la volatilité de l’hydrologie enregistrée sur le bassin de la Sanaga, mamelle nourricière des centrales hydroélectriques d’Edéa et de Song-Loulou. Il est donc question de doter le Cameroun d’infrastructures de production de l’énergie capables de résorber ce déficit dans la durée. Diversification Dans cette perspective, a-t-il ajouté, le projet hydroélectrique de Memve’ele constitue auprès d’autres projets en cours de réalisation (barrage-réservoir de Lom-Pangar, centrale à gaz de Kribi, centrale hydroélectrique de Mekin) l’une des réponses apportées à cette situation par le gouvernement. Le ministre de l’Eau et de l’Energie a également expliqué que la situation géographique de Memve’ele lui confère un rôle stratégique dans le système électrique camerounais. En effet, sa localisation dans le bassin hydrographique du Ntem, l’un des plus riches du Cameroun, rompt avec la forte concentration des centrales hydroélectriques sur le bassin de la Sanaga. Ce qui favorise une diversification des bassins de production d’énergie. Car le bassin de la Sanaga a un régime hydrologique particulier, lié à la nature du fond du lit qui est essentiellement sablonneux dans une zone de transition entre la forêt et la savane. D’où des fluctuations de débit d’eau très marquées, lorsqu’on passe de la saison d’hivernage à la période d’étiage. En revanche, le bassin du Ntem traverse des zones forestières où les fluctuations du niveau d’eau sont très faibles, voire stables. Des analyses menées sur une longue période montrent que la saison des hautes eaux observée sur le Ntem aux mois d’avril à juin, correspond à la période d’étiage sur la Sanaga et offre ainsi la possibilité d’une meilleure coordination de la production de l’énergie avec les autres centrales du RIS. Au total, a indiqué le ministre, l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele apportera une solution durable et participera à l’achèvement du programme d’électrification engagé par le gouvernement.
Avec une capacité installée de 201 mégawatts (MW), l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele va augmenter, dans 54 mois, l’offre en énergie électrique au Cameroun d’à peu près 20%, afin de résorber le déficit (entre 520 et 650 MW) à l’origine du rationnement de la fourniture de l’énergie aux consommateurs. Le projet a pour cibles le Réseau interconnecté Sud (RIS) qui sera sécurisé, les industries, les services publics, les ménages dont les besoins croissants en énergie électrique seront satisfaits (taux de croissance de la demande de 8% par an) et éventuellement les pays voisins dont la Guinée équatoriale et le Gabon dans le cadre de l’interconnexion sous-régionale.