Famine, prostitution, mort… une expo photos pour sensibiliser les candidats à l’exil.

Ils demeurent nombreux à toujours vouloir aller en Europe, en passant par l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb. A leurs risques et périls. En chemin, malheureusement, beaucoup trouvent la mort, d’autres n’atteignent jamais l’objectif. Ayant eux-mêmes connu la souffrance, la faim, et vu des compagnons de route mourir, Robert Alain Lipothy et les membres de l’Association des rapatriés et de lutte contre l’émigration clandestine du Cameroun (Areec) ont décidé de sensibiliser les populations de Douala. A cet effet, une caravane exposition des photos sur le parcours des migrants africains a été organisée à la Douche municipale et à l’esplanade du Marché central vendredi.

Pour le président de l’association, il faut absolument montrer aux Camerounais comment se déroule le parcours d’un candidat à l’émigration clandestine. « Dans certains pays du Maghreb, nous avons mangé dans la poubelle, il n’y a pas moyen de trouver du travail, de s’offrir un ticket de transport, de prendre une douche… Nous dormions à la belle étoile. Le jour de mon rapatriement, il y avait un bébé de quelques mois né pendant ce périple », déclare Robert Alain Lipothy. Par ailleurs, l’on est exposé à de nombreux problèmes de santé dans la plupart des cas.

Le choix des lieux de passage de la caravane ne s’est pas fait au hasard. Les jeunes des quartiers tels que Nkonmondo, New Bell, Brazzaville et bien d’autres sont les plus concernés. Beaucoup sont partis de là pour prendre le chemin vers le présumé Eldorado européen. De certains candidats au départ, les familles ont perdu toute trace, tout contact. Ils ont disparu à jamais... Après Douala, la sensibilisation va se poursuivre dans d’autres régions du pays.