Un forum tripartite de trois jours s’est ouvert mercredià l’Hôtel Mont Febe de Yaoundé.
Lorsqu’on parle du transit entre le Cameroun et la République centrafricaine, ou entre le Cameroun et le Tchad, c’est toujours avec une allusion aux coûts de transport élevés, aux longs délais de livraison, aux tracasseries policières, aux lenteurs dans le dédouanement des marchandises. Des phénomènes décriés de tous les côtés, parce qu’ils ont une incidence négative sur l’économie de ces trois pays frontaliers. « Dans mon pays, les prix des marchandises sont multipliés par 10 par rapport à leurs prix d’achat, à cause de toutes ces tracasseries », affirme Marlyne Roosalem Mouliom, ministre centrafricaine du Commerce et de l’Industrie, envoyée spéciale du président Bozizé à ce forum.
C’est donc pour trouver des solutions à ces sujets de frustration que les responsables impliqués dans le traitement du commerce extérieur de la RCA et du Tchad par la voie camerounaise sont réunis depuis hier à Yaoundé. Thème de ce forum de trois jours placé sous le haut patronage du Premier ministre, Chef du gouvernement, Philemon Yang : « Le passage des marchandises au port de Douala ». Une rencontre qui vise plusieurs objectifs. Pour le Cameroun, il sera question de « conforter le port de Douala dans son rôle de débouché naturel de la Centrafrique et du Tchad, en le rendant plus attrayant », a déclaré Robert Nkili,ministre des Transports, représentant du Premier ministre, chef du gouvernement. Car comme le reconnaissent chacun des acteurs, la concurrence dans le secteur portuaire reste ouverte dans la région.
Le forum est aussi l’occasion d’évaluer les défis, les opportunités et les perspectives de partenariat entre les trois parties, mais également de faire l’état des lieux des réseaux routiers et ferroviaires entre Douala et Bangui, d’une part et entre Douala et N’Djamena d’autre part. D’où la présence de Patrice Amba Salla, ministre des Travaux publics. Les résultats attendus de cette concertation tripartite sont la définition des mesures consensuelles et actions visant à dépouiller l’acheminement des marchandises sur le corridor transcamerounais de toute entrave, la formulation de propositions susceptibles d’améliorer la maîtrise des coûts de transport et les délais de passage (de 16 à 6 jours comme le souhaite le ministre camerounais des Transports). Ce forum qui s’achève demain devrait entre autres aboutir à l’application des mesures préférentielles au profit des opérateurs tchadiens et centrafricains, à la sécurisation du transit des marchandises.
Pour ce faire, les participants travaillent autour de trois ateliers relatifs aux questions d’infrastructures et de superstructures ; aux procédures et aspects institutionnels ; la facilitation et la sécurité.
