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Dossier de la Rédaction

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Ambroise Mbia sur scène

Pour ses 50 ans de carrière, le dramaturge est remonté sur les planches mercredi à Yaoundé.

Guerre civile et déchirement psychologique. La pièce « La femme et le colonel » du Congolais Emmanuel Dongala, choisie par Ambroise Mbia pour fêter ses 50 ans sur les planches, appelle à la prise de conscience, mais surtout à la tolérance. La scène s’ouvre sur trois personnages, dont le garde du corps du colonel joué par Ousmanou Sali (Cameroun), même si pour la suite, deux acteurs principaux : Ambroise Mbia, « le colonel » et la Béninoise Florisse Adjanohoun « la femme », s’emparent des planches pour le gros de la représentation. D’abord soumise et docile au début, allant jusqu’à délasser les bottes de son convive arrivé à l’improviste, la femme se montre plus révoltée tout au long de l’intrigue. Au fil du jeu, l’anonymat s’estompe. La femme dit se nommer Lakisha et le colonel a pour nom Kitega. Tous les deux sont des Kélékélé. Ils évoluent dans un contexte post-guerre civile, ayant opposé deux ethnies : les Kélékélé et les Kalakala.

Le colonel s’immisce sans vergogne dans l’humble demeure d’une femme érudite, qu’il prend au départ pour une simple ménagère. La bibliothèque fournie de la dame et les discours politiques qu’elle tient, le ramènent vite à d’autres hypothèses. Le colonel, limite goujat, ne s’émeut pas du viol qu’elle a subi, ni de la mort tragique de son mari et de son fils de 10 ans durant le conflit. Face à face, deux êtres diamétralement opposés. Devant un colonel sarcastique qui conseille de se relaxer et de jouir quand le viol est inévitable, une femme blessée dans l’âme. « J’ai connu les souffrances du monde dans ma chair. J’ai compris que la cruauté n’était pas une affaire de femme ou d’homme. Il n’y a pas de frontière à la bêtise humaine », analyse-t-elle. Ce monologue suscite chez son interlocuteur un éclair de sensibilité, mais l’histoire prend vite un tournant inattendu.

Par un concours de circonstances, la femme détourne l’arme du colonel, désormais à sa merci. Le personnage féminin de la pièce semble traumatisé par l’uniforme, et le public découvre vite pourquoi. Encore sergent-chef à l’époque où Kélékélé et Kalakala se massacraient à la machette, le colonel Kitegua s’est introduit dans la plantation de Lakisha, où de nombreux Kalakala blessés et apeurés ont trouvé refuge. Après avoir abusé d’elle, il assassine son époux et son fils. La rancœur trop grande de la femme la contraint à la vengeance. Laissera-t-elle la vie sauve au bourreau de sa famille ? Le dénouement de cette pièce mise en scène par Vangdar Dorsouma (Tchad) et Elise Mballa Meka (Cameroun) est à voir ce soir à l’Institut français de Yaoundé, et du 11 au 13 juillet à Douala.

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