Pour mieux aborder la question, un état des lieux de chacun des trois pays a d’abord été établi. Au Cameroun, il existe 42 centres de formation. L’insertion des jeunes sur le terrain se fait à travers divers programmes mis sur pied par le gouvernement et financé avec l’appui des partenaires au développement. En RCA, le secteur agricole représente 45% du produit intérieur brut (PIB), d’après les estimations de 2010 fournies par Mathias Vondo, directeur de l’Union nationale des centres ruraux d’éducation et de formation (Unacref). « En ce qui concerne les centres ruraux d’éducation et de formation, on arrive à mettre sur le marché de l’emploi au moins 200 jeunes, car nous ne travaillons pas dans toutes les régions du pays », confie Mathias Vondo.
La RCA fait face actuellement à un exode rural massif. Les dispositifs de formation sont encore défaillants dans leur mode de fonctionnement et les organisations de producteurs ne sont pas assez impliquées dans les programmes de formation. L’économie tchadienne, quant à elle, est une économie rurale et de fait, l’agriculture y occupe une place prépondérante, avec des écoles d’agronomie et des centres de formation. Sauf que le pays souffre d’une baisse de sa production agricole en raison de l’exode rural.
Les experts du Cameroun, de la RCA et du Tchad échangent donc sur les pratiques et perspectives de chaque pays en matière de formation et d’insertion socio-professionnelle des jeunes en milieu rural. Ensuite, il faudra créer des conditions de participation des acteurs de la société civile dans l’élaboration de la politique de formation agricole et rurale. Avant de se séparer aujourd’hui, chaque pays devrait repartir riche de l’expérience de son voisin.