Par le démarrage annoncé des opérations de refonte des listes électorales avec biométrie, ELECAM assume pleinement et exclusivement sa responsabilité sur ce terrain. Il s’agit d’une grande première pour l’organe électoral. Plus question d’évoquer l’héritage légué par le MINATD pour expliquer par exemple les doublons. Tout est, pour ainsi dire, remis à plat. C’est sur un terrain vierge qu’ELECAM doit avancer. Cette responsabilité est d’autant plus importante que la refonte est un élément d’appréciation de la crédibilité du processus électoral. Du sérieux avec lequel elle est menée dépendent la qualité et la sincérité des documents établis (cartes, listes électorales…) ainsi que le nombre d’électeurs inscrits. Lors des consultations électorales organisées au Cameroun depuis le retour effectif au multipartisme en 1991, les observations les plus virulentes, les polémiques les plus vives voire une partie du contentieux électoral ont porté sur le processus de l’inscription des citoyens sur les listes électorales.
Dans le contexte actuel, ELECAM a donc un travail de fond à accomplir dans la perspective de la mission qui lui est assignée. Il lui appartient en effet d’expliquer à tous les citoyens électeurs potentiels, sur le territoire national et à l’extérieur, ce qui va se passer et comment cela va se passer. La biométrie, élément nouveau, n’est pas une évidence pour tous. Il est sans doute nécessaire d’expliquer à tous ce qu’elle apporte de positif pour l’amélioration et la crédibilité du processus de refonte des listes électorales. Mais il est tout aussi utile de convaincre les sceptiques qu’il ne s’agit pas d’une espèce d’entourloupe destinée à fausser le jeu électoral à la base. Sans doute aussi faudra-t-il que l’organisme électoral mène d’ores et déjà une campagne de sensibilisation et de mobilisation aussi bien en direction de tous ses partenaires que des citoyens électeurs potentiels. Il a mené une expérience à cet égard en 2010. Après avoir formé et installé ses démembrements territoriaux, ELECAM avait multiplié les contacts avec les partis politiques et la société civile. Il s’était aussi adressé aux citoyens électeurs. L’objectif de toutes ses démarches demeurait le même : mobiliser tout ce monde pour réussir le processus d’inscription sur les listes électorales. Le résultat fut en deçà du chiffre escompté.
Il apparait alors qu’il n’est pas tôt d’engager une campagne de communication en direction de tous les acteurs. Le succès d’une telle campagne dans un souci de transparence conditionnera la participation de ces acteurs, levant les équivoques éventuelles, pour asseoir la crédibilité du processus électoral.
