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Dossier de la Rédaction

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Le faux sur le permis de conduire enraciné au ministère des Transports

Les membres de la Commission nationale anti-corruption (Conac) sont sur le terrain. Rendus Récemment au ministère des Transports, pour le lancement solennel de la 2e phase des Iniatites à résultats rapides (IRR) dans le secteur des Transports, le chef de ce département ministériel a affirmé que « l’une des principales causes des accidents de la route est l’incivisme des usagers. Incivisme qui trouve lui-même sa cause principale dans les pratiques de corruption lors des examens pour l’obtention du permis de conduire ». Reconnaissant que le loup est dans la bergerie, le ministre s’est engagé à réduire de 70% en 100 jours le nombre de faux permis de conduire délivrés à la délégation régionale des Transports du Centre. Pour plus d’explications à ce propos, CT a rencontré le ministre délégué auprès du ministre des Transports

«Revoir régulièrement le système informatique»

Mefiro Oumarou, ministre délégué auprès du ministre des Transports.

 

M. le ministre, il s’avère que la plupart des faux permis de conduire sont délivrés au sein même de vos services…

On ne peut pas se dédouaner en disant que nos services n’ont pas une part de responsabilité dans la prolifération des faux permis de conduire. Ce d’autant plus que le secteur des transports est essentiellement spéculatif. Nous sommes donc régulièrement au contact des usagers qui ont, par moments, tendance à monnayer des services  pourtant gratuits. Ils amènent ainsi certains de nos collaborateurs à céder à la tentation. On dit qu’en matière de corruption, il y a un corrupteur et un corrompu. Nous vivons donc ce phénomène qui a amené le ministre des Transports à prendre des dispositions fortes à l’intérieur de la maison. Tout agent que nous prendrons la main dans le sac sera sévèrement puni.

Est-ce à dire que la réforme du permis de conduire avec la numérisation du système n’a pas servi à grand-chose ?

J’ai toujours dit qu’un système doit être dynamique. Parce que tout ce qu’on fait justement au niveau de la réforme, c’est l’informatisation des données. Et l’informatique, c’est un système qui s’innove. Autrement, une fois que le commun des mortels parvient à avoir la clé, il peut aussi s’y introduire et tripatouiller les données. C’est pour cela que nous avons décidé de travailler de façon proactive. Notre partenaire qui nous aide à mettre sur le marché des permis sécurisés a été invité à revoir régulièrement son système. Parce que c’est une science qui évolue très vite et les codes secrets ne peuvent pas se garder bien longtemps. Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il y ait déjà des réseaux parallèles de fabrique des faux permis. Heureusement que nous avons mis des bases de sécurisation au niveau de nos registres. Et c’est justement à ce niveau que le pouvoir régalien doit s’approprier les clés ou codes de sécurisation. C’est-à-dire que les registres doivent être bien entretenus. Sinon, à la vérification, nous ne pourrons plus distinguer un vrai d’un faux permis de conduire.

Vous faites la promesse à  la Conac de réduire le faux de 70% d’ici 100 jours. Comment comptez-vous procéder ?

Il faut déjà souligner qu’il n’y a pas que la délégation régionale du Centre qui est indexée. L’action de la Conac touche toutes les dix délégations régionales des Transports du pays. Et les instructions du ministre sont claires : qu’on mette à la disposition des agents de la Conac toute la documentation nécessaire, tout le mécanisme de fabrication des permis, afin qu’ils essayent d’apprécier et voir là où il y a des fausses notes, s’il y a des corrections à apporter, et identifier si possible ceux de nos agents qui se livrent à la pratique du faux. Nous nous sommes engagés pour que dans les 90 jours à venir, nous ayons réduit la prolifération du faux de 70% au moins.

Concrètement, quelles seront vos actions ?

Le travail sur le terrain a commencé par l’inspection des registres. Les agents de la Conac ont par devers eux des faux permis. Donc, ils vont vérifier si ces faux permis ont régulièrement été enregistrés. S’ils n’y sont pas, ils vont remonter au niveau du partenaire privé qui fabrique les permis pour voir où sont les faiblesses du système qui est en place. Ce partenaire devra s’expliquer. Autant de choses qui pourraient même nous amener à une relecture de la concession que nous avons passée avec le privé. Parce que s’il est défaillant, le ministre se réserve le droit de solliciter un autre prestataire dans ce domaine. Puisque nous n’aurons pas atteint nos objectifs, celui notamment de sécuriser le permis de conduire.

N’y a-t-il pas lieu de résoudre le problème en amont avec les auto-écoles ?

Justement, depuis trois mois, nos agents sont sur le terrain pour dénicher les faussaires. Ça fait d’ailleurs partie de notre feuille de route. Les premiers résultats que nous avons aujourd’hui, c’est qu’il y a aussi une faiblesse au niveau de la délivrance des agréments. Parce que lorsqu’un usager dépose son dossier, il est dit qu’après 30 jours, s’il n’a pas de réponse, il est considéré comme accepté. Ça, c’est une faille administrative qu’il faut combler. Parce que nous nous retrouvons avec une prolifération des auto-écoles que nous ne maîtrisons pas. Donc, le ministre a instruit le secrétaire général de voir dans quelle mesure revisiter le système de délivrance des agréments.

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