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Dossier de la Rédaction

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Défis et espoirs de Nkosazana Dlamini-Zuma

La tâche est immense, mais le profil de la nouvelle patronne permet d'espérer. Elle a livré ses ambitions au mocro de notre envoyée spéciale à Addis-Abeba.

La Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma sera la première dame à diriger l’institution panafricaine depuis sa création en 63. Avec elle aussi, son pays accède aussi pour la première fois à l’instance exécutive de l’institution panafricaine. Mais, que de challenges qui l’attendent. On attend qu’elle conduise le continent sur la voie de l’autonomie. Autonomie à concevoir son développement, à gérer ses conflits, à financer ses projets. Dlamini-Zuma a d’ailleurs orienté sa campagne sur sa vision à sortir l’Afrique du joug des puissances étrangères. En cela, on devrait s’attendre à une reforme forte dans la gestion de la Commission de l’Union africaine.

Une personnalité rencontrée a Addis-Abeba et travaillant à l’Union africaine, ayant requis l’anonymat, explique qu’au plan pragmatique, Nkosazana Dlamini-Zuma a pour premier atout, l’approche anglo-saxonne des problèmes. "Chez les anglophones, on va droit au but. Nkosazana n’aura pas peur d’affronter les situations", dit-il. Ses forces ? Dlamini-Zuma est avant tout une femme. Et quelle femme/ Une tête bien pleine. On dit d’ellequ’elle est rigoureuse et attachée aux principes. Elle est avant tout, une militante de l’ANC depuis de longue date. Et en cela, "elle en aurait déjà vu des vertes et des pas mur", nous confie notre source. Ayant forge sa personnalité dans la lutte contre l’apartheid, Dlamini-Zuma présente de prime abord une forte autorité. Elle apparait même froide. On dit d’ellequ’elle est capable d’imposer son rythme à une institution qu’on croit remplie des "responsables qui en font parfois à leur humeur". Faut-il le préciser, les principaux collaborateurs (le vice président et les huit commissaires) du président de la Commission de l’Union africaine sont élus pour un mandat précis. Ce qui laisse des velléités de libertinage. Mais ici, le charisme accordéà la nouvelle patronne pourra jouer.

Nkosazana Dlamini-Zuma est née le 27 janvier 1949. Elle est médecin, diplômée de l’université de de Liverpool (Royaume Unis) et spécialisée dans la sante infantile. Elle a occupé plusieurs portefeuilles ministériels dans son pays. On l’attend au pied du mur a l’Union africaine ou l’attendent des dossiers chauds : la sécession au Mali, le terrorisme au Nigeria, la mutinerie en RDC, la piraterie dans le golfe de Guinée. Elle devra relancer de vieux dossiers, notamment la création du Fonds monétaire africain (FMA) pour engager des projets macro-économiques du continent. On se rappelle qu’à Yaoundé en 2010, l’Afrique du Sud faisait partie du clan qui a fait retarder l’adoption les textes fondateurs du FMA.

Discours sur la méthode Nkosazana Dlamini-Zuma

La nouvelle présidente a échangé avec les journalistes lundi 16 juillet dernier à AddisAbeba.

Une voix encore émue, mais une cohérence infaillible dans les propos. Nkosazana Dlamini-Zuma, au cours de son premier contact avec la presse avant-hier (lundi) au New Bulding de l’Union Africaine, a donné le ton de sa gestion de l’institution panafricaine dont elle conduira désormais le destin. Ses premiers mots ont été une mise au point. Je ne considère pas mon élection comme une victoire personnelle, ni celle d’un pays. C’est la victoire de tout un continent. Et si la femme africaine s’en trouve honorée, je travaillerai avec tous les talents du continent pour écrire les pages d’un autre cinquantenaire du panafricanisme, a promis lundi soir, Dlamini-Zuma.au cours de sa conférence de presse.

Elle s’est montrée avant toute humble, en rendant hommage à Jean Ping, son prédécesseur et en s’inclinant devant la mémoire et la vision des pères fondateurs du panafricanisme. « Nos héros ont laissé la vision d’un continent émancipé avec lui-même et avec le monde. Le challenge consiste, de transformer ce rêve en réalité pour le bien du peuple », a souligné la nouvelle patronne de la Commission de l’Union africaine (CUA).

Pour elle, l’Afrique n’est pas une ile isolée. Et pour cela, Dlamini-Zuma pense qu’elle doit prendre en main son destin. L’avenir du monde, pense-t-elle est lié à celui de l’Afrique parce qu’elle est un membre à part entière de la communauté internationale. C’est pourquoi, elle affirme qu’elle travaillera avec les institutions des Nations Unies et les autres organismes étrangers pour permettre au continent d’occuper la place qui n’aurait jamais dû lui échapper dans le concert mondial. Les ressources dont il regorge serviront d’appui. Il faudra les exploiter jusqu’ au rayon du soleil, suggère la désormais ex-ministre de l’Intérieur de l’Afrique du Sud.

« Se mettre ensemble pour affronter nos challenges »

Nkosazana Dlamini-Zuma, nouvelle présidente de la Commission de l UA.


L’opinion publique voudrait comprendre cet acharnement de votre pays à présider aux destinées de la Commission de l’Union africaine…

Je constate que les chefs d’Etat africains ont fait confiance à ma candidature et m’ont élue. Je m’en tiens à ce constat. En retour, je m’engage à mériter la confiance placée en moi. Je réitère ma loyauté pour l’Afrique. J’apporterai ma contribution à son développement.

Mais le processus de votre élection a été long et sans doute éprouvant. Cela témoigne d’une certaine divergence de points de vue. D’aucuns parlent même de plaie ouverte à l’Union africaine. Qu en dites-vous ?

Il y a eu un consensus au bout du processus, puisque le vote a pu départager les candidats. C’est ce qui est important. Maintenant, il est question de se mettre ensemble pour affronter nos challenges. Nous devons nous unir autour de nos projets et programmes et les implémenter ensemble. Je considère qu’il n y a pas eu de gagnant et de perdant dans le jeu démocratique qui m’a portée a la tête de la CUA. Par conséquent, je ne vois pas la plaie ouverte dont vous parlez.

Quelle touche comptez-vous apporter pour faire la différence dans la gestion de la CUA?

La différence avec qui ? Il est plutôt judicieux de construire une équipe. Seule, on ne peut pas faire la différence. Et si vous voulez une comparaison avec mes prédécesseurs, je voudrais que vous compreniez que chacun a son approche. L’essentiel c’est de parvenir au but. A l’Union africaine, je vais juste imprimer ma marque.

Vous êtes une femme. Pensez-vous que c’est par l’approche genre que vous imprimerez votre marque ?

J’aurai besoin de soutien de toutes mes sœurs. Je voudrais ici rendre hommage à l’Union africaine qui concède de plus en plus de leadership à ses filles. La loi de parité qu’elle a intégrée est une bonne chose pour permettre à la femme de prendre sa part de portion au travail collectif. Le travail ne fait que commencer et je serai là pour faire ma part.

La poigne féminine

En l’emportant dans le duel l’opposant à Jean Ping, la sud-africaine a bousculé bien des règles.

Dans ses yeux se lisent de longues années d’expérience : ministre sans interruption depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994, militante antiapartheid depuis l’adolescence, Nkosazana Dlamini-Zuma est un poids lourd du Congrès national africain (Anc, parti au pouvoir en Afrique du Sud). L’intellectuelle à la mine douce et affable a réussi à se hisser au sommet de l’Union africaine dimanche. dernier, devenant ainsi la première candidate issue d’un pays anglophone à accéder à la présidence de la Commission de l’Union africaine, ainsi que la première femme à remporter cette élection. Une victoire de plus pour la gent féminine à l’échelle de l’Afrique, et de la planète entière.

A 62 ans, l’ancienne épouse du président Jacob Zuma cueille ainsi les fruits de son combat contre l’injustice et de son efficacité. Dans son pays, elle gère un portefeuille important, le ministère de l’Intérieur, autrefois synonyme d’inefficacité et de corruption, qu’elle est parvenue à redresser. Un tempérament qui devrait bientôt s’afficher pour effacer le triste souvenir de ses « griffes » de candidate brandies lors de ces élections. En fait, Nkosazana Dlamini-Zuma est une femme déterminée et l’a prouvé très tôt.

Elle nait le 27 janvier 1949 dans la province du Natal dans une famille Zoulou. Dans l’adolescence, elle va s’insurger comme de nombreux jeunes de son époque contre l’apartheid avant de s’exiler dans les années 1970. Elle étudie la médecine en Angleterre avant de revenir sur le continent, au Swaziland où elle rencontre Jacob Zuma et l’épouse au début des années 1980. Après la chute de l’apartheid, Nelson Mandela la nomme ministre de la Santé. L’une de ses priorités est la lutte contre le tabagisme. Ainsi, dès 1999, elle fait interdire de fumer dans tous les lieux publics du pays. L’année d’après, Nkosazana Dlamini-Zuma est faite docteur honoraire de l'université du Natal et de l'Université de Bristol en 1996. Elle divorce de Jacob Zuma en 1998, « parce qu’elle ne supportait plus ses autres femmes », indique Jeremy Gordin, biographe de l’actuel président sud-africain. « Mais ils ont gardé un profond respect l’un pour l’autre », affirme selon l’écrivain. L’année suivante, Thabo Mbeki confie à cette militante de la renaissance africaine le portefeuille des Affaires étrangères, qu’elle occupera pendant dix ans avant d’être mutée à l’Intérieur par son ex-mari. Aujourd’hui, après dix-sept ans au sommet dans son pays, une haute responsabilité à l’échelle du continent l’attend, que son expérience en diplomatie l’aidera sans doute à assumer.

Marilyne NGAMBO (Stagiaire)

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