Des médias invités l’ont constaté mardi : le projet avance, contre vents et marées.
Un bras mécanique se déploie et plonge dans les flots. Il ramène d’énormes blocs de roche qui vont être tassés, alignés sur une partie du front de mer à Mboro. L’engin travaille à matérialiser la digue en construction sur le site du port en eau profonde de Kribi. Ouvrage dont la longueur finale sera de 1 355 mètres, selon Patrice Melom, coordonnateur du projet de pilotage et de suivi de la réalisation du Complexe industrialo-portuaire de Kribi (Cipk). « On en est aujourd’hui à environ 450 mètres », explique-t-il, précisant qu’un revêtement extérieur fait de blocs de béton (dits Chinese Pods) viendra parachever le tout.
La digue de protection servira à calmer la houle, permettant aux bateaux d’accoster sans trop de vagues. Sa réalisation est donc prioritaire. Et d’après ce qu’un groupe de médias a pu constater mardi dernier, ce travail avance. A côté du mouvement calculé des pelleteuses et autres grues, monstres d’acier à la puissance tranquille, des camions de sable se livrent à un ballet incessant, déversant leur contenu sur un espace aménagé non loin de là. Plus haut, dans ce vaste chantier que l’œil ne peut embrasser d’un seul coup, une bétonnière a été installée et tourne. Un granulateur, sorte de tamis géant pour cailloux, est également visible. Des ouvriers, en tenue avec casque de protection, s’activent également. Ils accorderont néanmoins un regard aux visiteurs de ce mardi pluvieux.
Les visiteurs, eux, auront un regard pour tout. D’abord pour cette base-vie que la société China Harbour Engineering Company (Chec), en charge du projet, a érigée au bord de la mer. Installation moderne et véritable quartier général de l’opération (elle abrite bureaux, terrains de sport, etc.). Regard ensuite pour le port qui prend forme, avec possibilité de comparer des propos et des opinions émises sur le sujet et la réalité. Regard enfin vers les perspectives : divers acteurs rencontrés sur le terrain l’ont redit, le port qui germe à Kribi transformera la face de la ville, de la région, du pays.
En attendant, les vagues qui viennent sans cesse s’écraser contre le rivage ne manquent pas de charme. Ni de force, d’ailleurs. Il y a peu, des parties du noyau de la digue ont éprouvé la puissance des flots, subissant des dommages çà et là. « Des incidents de chantier » comme il en est déjà arrivé, et qui ne devraient pas empêcher que l’ouvrage soit livré au plus tard neuf mois avant la fin du projet. Patrice Melom l’a réitéré, « le premier bateau va accoster » au port en eau profonde de Kribi en 2014.
