C’est un public d’avertis qui a pris d’assaut la Basilique mineure Marie-Reine des Apôtres de Mvolyé vendredi pour célébrer le chant et prier avec le Chœur Madrigal de Yaoundé, à l’occasion de ses 40 années d’existence. 40 années passées au service du chant et de l’église de Dieu. Sous la direction d’un homme, René Esso Elokan, une trentaine de choristes se sont déployés sur l’autel de l’immense édifice de piété, pour reprendre en toute polyphonie, quinze titres dont plusieurs madrigaux. Ces bouts de poésie populaire qui ont cours en Europe depuis la Renaissance, et qui ont donné à l’ensemble musical son nom. Une célébration qui a magnifié l’homme et son œuvre.
A a cappella ou accompagnés par l’orgue tenu par la jeune Nathalie Ngo Gwett, les chanteurs ont éprouvé, ensemble ou en solo, leurs capacités vocales. Ils ont ravi le public aussi bien sur des petites pièces que sur des œuvres plus élaborées, à l’instar de « Audi Coelum » ou encore « Pulchra es », des concerti de l’auteur italien Claudio Monteverdi. Après chaque dernière note, une salve d’applaudissements. Pareillement, la Missa Stabat Mater de J.B Singenberger a été revisitée et hautement appréciée par le public. En outre, le maître René Esso a mis en lumière plusieurs extraits du patrimoine local, dont le fameux « Mading wa » et le tube « O biya » du très regretté Francis Bebey.
Le concert a également présenté les grands moments du groupe, dans le temps et l’espace. Une initiative du Père Engelberg Mveng, mise en route par René Esso qui la décrit aujourd’hui comme étant « …une université dans laquelle on apprend en pratiquant. Une chorale qui n’appartient à aucune chapelle. Un lieu où se magnifie l’interconnexion des cultures, avec la musique comme langage universel. Et bien sûr, moyen pour le retraité que je suis de passer mon stress. »
