Un chiffre qui parle. Plus de 1,1 million de personnes vaccinées contre la fièvre jaune lors de la campagne dans le Nord, soit près 97% de taux de couverture de la population-cible de cette opération de prévention contre l’épidémie. Lancée dans la région du Nord en février dernier par le Secrétaire d’Etat à la Santé Alim Hayatou, elle visait à prévenir toute propagation de la maladie, après la détection de deux cas confirmés et d’une quinzaine de cas d’alerte, notamment dans le district de Bibémi. Partenaire du gouvernement dans la mise en œuvre de cette campagne, la Croix-Rouge camerounaise a donc dépêché, la semaine dernière, une équipe pour en évaluer l’impact. Conduite par le Dr Emmanuel Douba Epée, coordonnateur national de l’opération de riposte à l’épidémie de fièvre jaune dans le Nord, elle a notamment sillonné huit des quinze districts de santé que compte la région, pour échanger avec les différents acteurs sanitaires sur le terrain, et recueillir les différents résultats.
Première bonne nouvelle pour l’équipe Douba Epée, aucun cas de fièvre jaune n’a été signalé depuis le début de la campagne. En effet, alors que l’on connaît les difficultés à mobiliser les populations de la région pour les campagnes de vaccination, le recrutement de 100 volontaires, formés et placés auprès des chefs de service de santé des districts concernés, a facilité le déploiement de l’opération, jusque dans les coins les plus retirés. 250 volontaires ont eux, été formés aux premiers secours pour faciliter la surveillance épidémiologique, et des séances de supervision ont été menées auprès de groupes-cibles stratégiques comme les associations féminines (582), les médecins traditionnels ou encore les leaders religieux, qui ont donc facilité l’effet boule de neige de la sensibilisation.
Pour le Dr Douba Epée, les motifs de satisfaction sont donc nombreux, au terme de cette tournée d’évaluation. Au-delà du taux de couverture vaccinal positif, le dispositif de surveillance épidémiologique a globalement bien fonctionné. C’est ainsi que l’appui des volontaires dans les communautés a permis de conduire dans les formations sanitaires 50 cas suspects de fièvre jaune (mais aucun n’a été confirmé), huit cas suspects de paralysie flasque aiguë (PFA), ou encore 315 cas de rougeole.
